Les jeunes du mouvement pour l’électrification de la Haute Guinée ont effectivement manifesté le mardi 1er septembre à Kankan. « La manif n’étant pas autorisée, » elle a tôt fait de virer à l’affrontement entre jeunes et forces de l’ordre. Une guérilla urbaine s’est engagée et la situation s’est muée en une course poursuite. Les jeunes ont brûlé des pneus, barricadé les routes dans certains endroits de la ville. Jets de pierres contre gaz lacrymogènes. Boutiques, magasins, banques et autres activités totalement paralysés, selon des témoins joints au téléphone.
Des contre manifestants s’en sont mêlés et c‘est une course poursuite dans la ville. « Après avoir constaté leur incapacité à dissuader les citoyens à suivre le mouvement ce mardi 1er septembre, des groupes de jeunes des contre-manifestants à bord de minibus et taxis, armés de bâtons et de gourdins ont sillonné la ville pour se livrer à la violence contre les manifestants. Pour le moment, l’on a enregistré plusieurs blessés dans le camp des contre-manifestants, suite au renversement d’un minibus. « La lutte continue », lit-on sur la page Facebook du mouvement pour l’électrification de la Haute Guinée. Ces contre manifestants seraient appuyés par un certain Moussa Condé, le président du syndicat des transporteurs de Kankan. Des témoignages concordants indiquent qu’à la suite de l’accident d’un véhicule, un jeune communément appelé Wassolon, membre du syndicat des transporteurs, a trouvé la mort. « Le chef de service des urgences l’a confirmé, le corps se trouve à la morgue de l’hôpital régional de Kankan. En fait, il s’agit du mini bus des contre manifestants qui roulait à vive allure qui s’est renversé.
Il y a eu également plusieurs blessés. Pour les contre manifestants, c’est un sentiment d’avoir chassé les manifestants» qui importe. Selon un autre habitant, la ville est paralysée, les forces de l’ordre occupent certains carrefours. Les contre manifestants ont occupé le carrefour Komarala où la marche devait débuter pour empêcher toutes manifestations. Malgré cette répression, le mouvement pour l’électrification de la Haute Guinée est déterminé à obtenir gain de cause.
Ibn Adama