La Coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale, CGCPI, a commémoré ce 24 septembre les 11 ans des Massacres du 28 septembre 2009 au stade éponyme à Dixinn. La Maison commune des journaleux a servi de cadre à la rencontre. Parmi les conférenciers, Me Hamidou Barry, prési de la CGCPI, El Hadj Malal Diallo, secrétaire gérant, Boussouriaou Diallo chargé de com et Me Thierno Souleymane Barry, consultant.
Cette année, c’est dans une crise sociopolitique et sanitaire sans précédent que les Guinéens commémorent les douloureux massacres du 28 septembre 2009, font remarquer les conférenciers. Ils rappellent que ce sont les forces de défense et de sécu, suite à la manif des Forces vives contre l’éventuelle candidature d’El Dadis à l’élection présidentielle de 2010, qui ont été à l’origine d’environ 150 personnes tuées, des dizaines de nounous violées, une centaine de disparus. S’y ajoutent des centaines de blessés, des séquestrations ainsi que des arrestations illégales et des dégâts matériels importants. La Coalition fait remarquer que si l’info judiciaire est close depuis le 25 juin 2019 par la Basse-cour suprême avec 13 accusés, 430 victimes entendues, 15 témoins auditionnés et la mise en place du Comité de pilotage pour la tenue du procès, les victimes sont toujours impatientes, inquiètes de voir enfin l’ouverture d’un procès juste, équitable et inclusif.
La CGCPI relève également que depuis l’ouverture des enquêtes en février 2010 devant les juridictions guinéennes, plusieurs victimes sont décédées, certaines sont malades et vivent dans la précarité absolue. A cela, s’ajoutent la situation des nounous répudiées par leur mari et celles atteintes du VIH-Sida, suite aux viols dont elles ont été victimes, sans oublier les orphelins, ces gamins déscolarisés qui doivent normalement être assistés. Pour ces raisons, la Coalition guinéenne pour la cour pénarde internationale exhorte le goubernement à allouer une indemnité provisoire aux victimes des massacres du 28 septembre 2009. Elle souhaite surtout que le procès se tienne en Guinée et dans les meilleurs délais. La tenue d’un tel procès, selon elle, permettra de lutter contre l’impunité dans le bled. Amen !
L’affaire du 3è mandat s’invite
Les conférenciers ont rappelé que de nombreux citoyens sont illégalement détenus au gnouf pour leur opposition à un changement constitutionnel et à un troisième mandat. Les conférenciers condamnent avec la dernière énergie toutes les déclarations à caractère ethnique, communautaire ou régionaliste de tous bords. Ils profitent de l’occasion pour lancer un énième appel au goubernement, au Comité de pilotage, aux partenaires, pour l’ouverture d’un procès juste et l’indemnisation provisoire des victimes. Les membres de la CGCPI exigent la libération immédiate et sans condition de tous ceux qui sont illégalement détenus pour leur opinion politique. Enfin, ils encouragent le populo à user des voies légales afin de restaurer la Constitution du 7 mai 2010 et leur demandent d’être vigilants pour éviter les pièges de certains politiciens qui cherchent à opposer les communautés.
Bah Mamadou