Pour s’éterniser au pouvoir, le prési Alpha Grimpeur a changé la Constitution malgré les contestations qui ont occasionné des morts. Mais les organisations de la société civile, les partis politiques et autres mouvements sont encore vent debout contre le troisième mandat. Le 25 septembre, le collectif des anciens membres du CNT (Conseil National de la Transition) a animé une conférence de presse pour expliquer les causes de la crise actuelle en Guinée. Le collectif des anciens membres du CNT accuse le prési Grimpeur de non-respect de la Constitution qui est en réalité un pacte social, les engagements et les lois de la République.
Pour les anciens Cntêtards, les problèmes du pays sont essentiellement dus à ces points : «La mise en cause par le Chef de l’Etat, de la légitimité de la Constitution de 2010, engageant ainsi le pays dans la voie d’une nouvelle Constitution pouvant ouvrir la voie à un 3ème mandat ; ce qui est anticonstitutionnel et un parjure ; la violation des accords politiques, des libertés et droits fondamentaux des citoyens. Au titre des Accords violés on note : Les Ordonnances 013 et 014/ PRG/ CNDD/SGPRG/2010 portant dispositions spéciales en faveur des membres du Conseil National de la Transition (CNT) ; les différents Accords politiques : décembre 2011 ; juillet 2O13 ; juillet 2014 ; 25 août 2015 ; 12 octobre 2016. La mainmise de l’Exécutif sur l’ensemble de l’appareil d’Etat y compris les institutions de la République, selon le constat général qui se dégage des réalités quotidiennes. Conséquences : le dysfonctionnement quasi-total de l’administration publique. Le manque de sincérité et de loyauté quant à la façon dont les ressources humaine, financière et économique du pays sont gérées, éloignant ainsi l’espoir de la population d’accéder au bien-être ».
Selon le gros Yala du Lynx, la Constitution de 2010 n’a pas été soumise à un référendum, mais elle a été soumise au peuple directement, car le CNT a subi beaucoup de pression pour ne pas que les élections aient lieu. «Mais nous avons résisté et avons achevé la Constitution du 7 mai. Bien avant cela, la classe politique, à commencer par Monsieur Alpha Condé, était d’accord que celui qui viendrait au pouvoir à l’issue de cette Constitution, la soumettrait à référendum dans les six mois à venir. Monsieur Alpha Condé est venu au pouvoir et n’a pas voulu la soumettre. Ce n’est la faute à personne, c’est sa faute « Alpha Condé), je suis désolé. L’autre chose, c’est que je ne suis ni de l’opposition encore moins de la mouvance, mais, la mouvance est en train de chercher un troisième mandat. La bagarre actuelle, ils disent qu’il ne s’agit pas de 3ème mandat mais du 1er mandat de la 4ème République. Non, on a réglé le problème : aucun guinéen ne peut faire trois mandats à la tête du pays.»
Rappel historique
La prise de position actuelle des anciens membres du CNT en faveur de la Constitution de mai 2010 est certainement fondée par le fait qu’à cette époque, les organisations de la société civile et les partis politiques dont le RPG du Grimpeur était d’accord sur ce texte. La limite de mandats était belle et bien mentionnée à l’article 154 de la Constitution. «En janvier 2010, les Accords politiques de Ouagadougou surviennent et instituent une Présidence de la Transition, assistée d’un Gouvernement de Transition et d’un Conseil National de la Transition (CNT). Celui-ci est reconnu par l’ensemble de toutes les parties prenantes comme organe politique délibérant et investi de fonctions législatives. Le CNT, composé de 159 membres désignés par l’ensemble des composantes politique, sociale, économique, professionnelle de la Nation, tient ses attributions des Accords de Ouagadougou et de la lettre de Mission du Président de la Transition. Ces documents précisent dans l’esprit et le corps, que cet organe devra procéder à la relecture de la Loi Fondamentale et des lois, pour sortir le pays de la transition et assurer le retour à la vie constitutionnelle normale consacrant la démocratie, l’Etat de droit et le respect des droits de l’homme, sur fond de bonne gouvernance et de libéralisme.»
Les pistes de solutions
Pour arrêter les crises politiques à répétitions dans le bled, le collectif des anciens membres du CNT propose des solutions : «Le Collectif appelle la haute attention de Monsieur le Président de la République à renoncer systématiquement, et ce conformément à l’esprit de la Constitution du 7 mai 2010 à toute idée de 3ème mandat. L’impérieuse nécessité de retirer du circuit tous les textes controversés dits constitutionnels et qui font la risée de notre pays aux yeux du monde entier. La dissolution de ce qu’ils appellent Assemblée nationale, mise en place dans des conditions tragi-comiques et en dehors des règles élémentaires de droit et de morale publique. La libération de tous ceux qui sont détenus pour leur opinion ou position politiques et l’arrêt immédiat des poursuites à l’encontre des citoyens et membres du FNDC opposés à tout projet de tripatouillage de la Constitution et de 3ème mandat».
Ibn Adama