L’on doit forcément perdre son latin dans le processus électoral actuel si jamais l’ultime objectif de celui-ci consiste à mener le combat pour l’amélioration du niveau d’existence de la démocratie en Guinée. Qu’Alpha Grimpeur tire inlassablement vers le bas. Avec l’optimisme le plus béat, on ne saurait s’empêcher de se demander si la flamme en vaut la chandelle. Pire, est-ce que, franchement, le combat n’est pas perdu d’avance malgré toute l’aversion que l’on peut avoir, en dépit de toute la nausée qui vous envahit face à la chaise vide comme moyen de lutte dans un système « démocratique » comme le nôtre. Illustratif est l’exemple qu’offrent les candidatures de Cellou Dalein Diallo, Ousmane Kaba et de tous ceux qui s’estimaient aptes à battre Alpha Condé à la présidentielle du 18 octobre. Peut-on instaurer une alternance dans un système d’injustice sans recours, sans vergogne ? Encore moins de garantie.

Le 21 août, Ousmane Kaba s’est retrouvé hors des frontières du pays malgré lui. Grâce à une belle manipulation des forces de défense et de sécurité de Siguiri. Les principes cardinaux de liberté de circulation des biens et des personnes au sein de la CEDEAO ne l’ont pas sauvé. Une fois en Guinée, on a remercié Dieu pour oublier l’incident. Il aura fallu énormément de boucan, accompagné de plus d’un calcul politicien pour que le futur candidat à la présente présidentielle puisse déposer son dossier de candidature. Il a eu de la chance. Kpogomou, lui, a été éliminé de la course pour cause de maladie. A ce jour, personne n’a daigné lui en expliquer la nature.

Le cas de Cellou Dalein Diallo est encore plus complexe. Il faut se demander si franchement, il sait où donner de la tête. On décide de lui coller une image de violence. Il faut absolument qu’elle lui colle à la peau ! Alors, il recrute des mercenaires en Sierra Léone. Mais, c’est la frontière du Sénégal et de la Guinée Bissau que l’on ferme. Oui, c’est à Dakar que Dalein a commandé son du matériel électoral ! Au cordon douanier de Koundara, le camion qui transporte ce matériel ne doit pas être normal. Il faut le montrer. C’est plus qu’un devoir. Voilà Dalein sans recours. Le camion fait l’objet d’une fouille systématique avant que toutes les formalités administratives et financières ne soient accomplies.

Après le passage du camion, les autorités décident de boucler les frontières. Passé Koundara, ce véhicule idiot trouve le temps de s’embourber pendant plus d’une semaine sur la route de Lelouma à Fello Sita. Le réseau routier de l’adversaire doit rester impeccable. C’est le camion, le problème. Jeudi 1er octobre, il est encerclé par les agents des FDS avant d’être convoyé et immobilisé au camp Elhadj Oumar de Labé. Il est libéré vendredi 2 octobre, « après contrôle». Voilà Dalein sans préjudices, sans recours.

Il avait auparavant préparé dans la violence et l’ethnocentrisme la visite du PM Don Kass à Labé et à Dalaba. Le résultat, tout le monde l’a vu. Le voilà, lui, Dalein, désarmé. S’il empêche les gens de jouir de paix et de liberté chez lui, même en période de campagne électorale, comment compte-t-il s’en sortir chez eux. Le voilà sans recours. Pire, cet adepte de la violence compte aller en Haute Guinée. Là, il exagère. Trop, c’est trot ! Cette fois-ci, le vrai candidat, le candidat bien aimé réagit. Il se prépare. Quand vous dansez avec un aveugle, piétinez-le de temps en temps, juste pour qu’il sache que vous êtes là. Les forces vives du pays sont alertées. Toutes les forces vives. On s’en fout si Dalein compte de nombreux militants en Haute-Guinée. Tant pis si de nombreux militants ou sympathisants comptent sur lui pour réaliser l’alternance. Encore une fois, on s’en fout ! Chacun en ce qui le concerne. Même en ce qui ne le concerne pas. Il faut montrer que Dalein n’a absolument personne en Haute Guinée. Non seulement il est sans recours, mais vous ne laisserez pas démentir les chiffres de la CENI. Ça au moins, vous ne le ferez pas. C’est ça et rien d’autre. Rompez !

DS