Le 5 octobre, le procès de Saikou Yaya Diallo, directeur du Centre guinéen pour la promotion et la protection des droits humains (CPDH), membre de la Coordination du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC a démarré au tribunal de première instance de Dixinn. Saïkou Yaya Diallo est poursuivi pour des faits de menaces, d’injures, de violences et voie de fait. A l’entame du procès, les avocats de l’accusé ont brandi les décisions ordonnant la mise en liberté de celui-ci en mai et juin dernier par la chambre de contrôle de l’instruction et le juge des référés de Kaloum.
Me Salifou Béavogui, avocat de la défense, s’est réjoui de l’ouverture du procès. « Nous avons toujours crié à l’injustice et au non droit dans cette affaire. Nous avons rappelé à Mme la présidente du tribunal que deux décisions de justice non susceptibles de recours ont été rendues par Madame la présidente de la première chambre de contrôle de l’instruction depuis mai et une troisième a été rendue par le juge des référés de Kaloum. Ces décisions en matière pénale ont ordonné la mise en liberté immédiate de notre client. Nous sommes surpris qu’il vienne de la prison civile pour l’audience, il doit venir libre, parce que la décision qui l’a mis en prison a été infirmée. Donc il n’y a pas de titre de détention qui le maintienne en prison légalement si ce n’est que l’injustice et l’arbitraire. Donc, avant tout débat, avant même l’ouverture du procès dans cette affaire et en application de l’article 294 du code de procédure pénale, nous avons sollicité humblement que madame la présidente du tribunal constate que notre client ne mérite pas la prison et qu’il doit comparaitre libre ». Me Béa insiste sur le fait que son client doit comparaitre libre pour se défendre des charges qui pèsent contre lui. Pour lui, c’est ça la légalité, le principe, le respect des décisions de justice, le respect de l’Etat de droit. « Nous-nous battons pour le respect des principes, des libertés, de l’application des décisions judiciaires »
Seulement voilà, des cris et lamentations des avocats, le procureur, Sidy Souleymane N’Diaye s’en moque. Il a exercé un droit de recours pour maintenir Saikou Yaya en prison. Dans le pays du professeur de droit, Alpha Grimpeur, à chacun son droit. Malheur à toi si tu es contre son troisième mandat.
La présidente du tribunal a mis le dossier en délibéré pour le lundi 12 octobre. « A partir de ce moment, nous saurons si nous sommes dans un procès juste et équitable. C’est un préalable. Il est simplement maintenu parce qu’il est activiste de la société civile, militant du FNDC », a indiqué Me Salifou Béavogui. Pour rappel, Saikou Yaya Diallo a été arrêté et mis sous mandat de dépôt le 7 mai 2020.