La menace d’exclusion planait depuis 72 heures. La décision est tombée le 9 octobre : Ali Badra Koné, le leader du NGP (Nouvelle génération politique), a été exclu de ce mouvement par le bureau exécutif. Le mouvement politique n’a pas candidaté pour la présidentielle du 18 octobre, mais de nombreux responsables, y compris Ali Badra Koné lui-même, se sont montrés favorables à un moment donné, à une alliance avec l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) de la Petit Cellule Dalein Diallo. Tout récemment, le leader du NGP s’est ravisé, ce qui a fendu en deux blocs le mouvement. Après avoir réitéré leur soutien à l’UFDG, quinze membres du bureau exécutif de la NGP, ont ainsi décidé dans une déclaration, d’exclure M. Koné, fautif à leurs yeux «d’attitude irresponsable». Au paravent, ce politicard avait annoncé son accord de faire alliance avec l’Union des forces démocratiques de Guinée avant de renoncer. Parmi les signataires de la déclaration, Aicha Mical Camara, la vice-prési chargée de l’éducation, de la culture et de l’environnement, Kandas Kéita, le vice-prési chargé des affaires politiques, Lancinet Commy Camara, le dirlo de cabinet, entre autres.

«Conformément à l’esprit de notre récente conférence de presse en date de 6 octobre 2020 à travers laquelle la NGP a réitéré son soutien au candidat de l’UFDG, nous signataires de la présente déclaration, avions donné 72 heures à M. Badra Koné afin qu’il honore ses engagements envers M. Cellou Dalein Diallo. Déçus par l’attitude irresponsable de M. Badra Koné qui a mené une campagne abominable de diffamation dans les médias pour égarer l’opinion et couvrir ses trahisons et reniements, nous, signataires de la présente, membres du bureau exécutif de la NGP, déclarons ne plus le reconnaître comme président du mouvement», explique la déclaration. De ce fait, Ali Badra Koné, l’ancien prési de la jeunesse de l’UFR de Sidya Touré, ayant quitté les commandes du NGP, risque également des poursuites judiciaires, comme le stipule l’article 15 des statuts du NGP : «Tout membre qui se sera rendu coupable d’abus de confiance, de détournement, sera exclu du Mouvement et fera l’objet de poursuite judiciaire.»

Les signatures du document ont annoncé la tenue imminente d’un congrès pour élire un nouveau dirigeant de la NGP. «Sachez dorénavant que M. Badra Koné ne parlera plus au nom de la NGP, ses propos et actes n’engagent ni le bureau exécutif ni les militants du  mouvement», prévient le bureau exécutif.

Le 7 octobre, à la suite d’une rumeur faisant état d’une alliance entre la NGP et l’UFDG, la porte-parole du mouvement, Aicha Condé avait déclaré : «Nous nous sommes réunis le dimanche 27 septembre 2020 en vue de prendre une décision mûrement réfléchie. À l’issue de ces consultations, la position de neutralité a fini par triompher. Sur un effectif de trente-cinq membres présents, seuls sept ont voté en faveur d’une alliance avec l’UFDG», a indiqué Aicha Condé. Sauf que cette fois, ce sont quinze membres du bureau exécutif, favorables à une alliance avec l’UFDG qui ont exclu Ali Badra Koné.

Yaya Doumbouya