Les Guinéens élisent ce 18 octobre leur prochain président de la République. Ce vote se passe certes dans le calme, avec quelques anicroches. Au quartier Lambanyi, tous les 33 bureaux de vote ont été déplacés vers un seul endroit : le Lycée-collège et l’École primaire de Lambanyi, au grand dam des électeurs. Certains se voient désormais obligés de se taper des kilomètres pour pouvoir voter. Du secteur Simanbossia à celui de Combet, en passant par Africof, bien des électeurs ne se sont rendus compte du déplacement de leurs bureaux de vote qu’à la veille du scrutin. Même cas de figure  pour certains membres des bureaux de vote :  » C’est à notre dernière formation hier qu’ils nous ont informés. Il n’y a eu aucune explication  » lance le président d’un bureau de vote.

L’autre problème, c’est l’absence des membres de ces bureaux de vote. Sur les 33 bureaux installés dans l’enceinte de ces deux établissements, ils ne sont pas 10 à avoir les 5 membres au complet. Certains bureaux n’ont que deux membres présents, d’autres, un seul.  Au bureau de vote Mama étoile n°4, aucun ne s’est présenté. Les six délégués des partis politiques qui s’y sont présentés jouent à la fois le rôle de délégué et de membre de bureau de vote. Pire, le matériel est venu en retard, les opérations de vote n’ont débuté que vers 11h   » Nous nous sommes dit entre nous qu’il ne faut pas pénaliser plus de 400 personnes à cause de l’absence des autres. Puisque c’est un travail que nous pouvons faire, on s’est mis à la tâche. On se surveille  » explique un délégué.

C’est au Lycée Lambanyi que l’opposant Aliou Bah est allé s’acquitter de son devoir civique. Le prési du MoDeL qui avait déjà appelé ses militants à voter en faveur de l’alternance, en a fait de même :  » Nous sommes des citoyens guinéens qui exerçons des droits et des devoirs au regard de la République. Je suis venu poser un acte qui va dans le sens de l’alternance dans notre pays. Ceci n’enlève en rien que la lutte que nous avons menée et que nous continuons de mener au sein du FNDC est complémentaire à celle qui se mène dans les urnes. Je ne pouvais manquer ce devoir. Je sens un engouement, j’espère que les institutions habilitées à comptabiliser les voix prendront leur responsabilité pour sauver la démocratie et la paix « 

Au moment où nous écrivions ces lignes (15h 50 minutes), l’ambiance qui régnait autour des bureaux de vote avait commencé à s’estomper.

Yacine Diallo