Massivement mobilisés pour remplir leur devoir civique, les guinéens étaient allés aux urnes ce 18 octobre pour élire leur président. A part quelques manquements constatés par endroits, il n’y a eu aucun incident majeur. Le vote s’est déroulé dans l’engouement et la sérénité. En fin de soirée, les membres des différents bureaux de vote ont procédé au dépouillement des bulletins. Dans la commune de Ratoma et même celle de Matoto, le candidat de l’UFDG, El Hadj Cellou Dalein Diallo, «passe en tête de liste». Sur l’axe Leprince, les militants de l’Union des forces démocratiques de Guinée, après le décompte, n’ont pas attendu la CENI pour annoncer les résultats tirés des bureaux de vote. Jeunes, femmes, vieux, vielles et adolescents se sont tous donné rendez-vous sur l’autoroute Leprince pour savourer leur «victoire». A travers des vidéos, sombres on pouvait voir une gigantesque mobilisation, scandant en langue nationale «Cellou laamikè,» Cellou est élu président.
Peu de temps après, les forces de l’ordre ont fait irruption pour les disperser à coup de gaz lacrymogènes, mais malgré tout, «l’intimidation ne passe plus.» Finalement, les jeunes ont baissé la garde. Jusqu’aux environs de 2 heures, on entendait des tirs tout au long de l’axe et l’effet du gaz pulvérisait la zone.
Déterminés à sécuriser leur vote, militants et sympathisants veillent au grain. Ce lundi 19 octobre, lendemain du vote, tout est resté fermé sur l’axe Hamdallaye, Bambeto-Cosa. La circulation est fluide, seuls quelques taxis et motards font la ronde. Par contre, des jeunes sont attroupés tout au long de la route. En attendant, chacun reste accroché à son téléphone pour écouter les informations.
Le ministre de la Sécurité et la Protection Civile, Albert Damantang Camara, s’est fendu d’un communiqué dans lequel il a mis en garde « ceux qui proclameront les résultats avant l’organe habilité à le faire. « La proclamation des résultats de l’élection présidentielle est de la compétence exclusive des institutions officielles de la République de Guinée, à savoir la CENI et la cour Constitutionnelle. Aucune autre structure ou institution publique ou privée ne peut proclamer les résultats de l’élection présidentielle. Donc il est également interdit à tout citoyen, tout organe de presse écrite ou audiovisuelle, site internet, toute organisation de la société civile, toute organisation internationale, toute représentation diplomatique de publier ou communiquer un quelconque résultat avant les institutions nationales reconnues sous peine de poursuites judiciaires.»
Le 19 octobre en conférence de presse, Cellou Dalein Diallo réalise sa promesse. Il se déclare vainqueur de la présidentielle du 18 octobre 2020.
Kadiatou Diallo