Porté par l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie, ANAD, Cellou Dalein Diallo, s’est proclamé, lundi 19 octobre, vainqueur dès le premier tour de la présidentielle de la veille. Cette sortie médiatique du patron de l’UFDG a provoqué l’ire du gouvernement, du parti au pouvoir, le RPG-arc-en-ciel, de la CENI qui dénonce un acte « antidémocratique et irresponsable ». La déclaration de Cellou Dalein Diallo a provoqué surtout une liesse populaire un peu partout à travers le pays. De la capitale Conakry, à la Moyenne-Guinée, en passant par la Guinée-Forestière, ses partisans ont exulté. Mais la liesse s’est terminée par des heurts, notamment dans la préfecture de Kissidougou. Alors que des partisans de l’UFDG célébraient « la victoire » de leur candidat, des échauffourées ont éclaté au quartier Sogbéla entre militants rivaux : « C’est la pagaille totale dans la ville. Moi personnellement, je n’ai pas été touché, mais on s’attaque à tous ceux qui sont supposés être des militants de l’UFDG. Depuis lundi vers 17h, des boutiques et magasins sont vandalisés. Les affrontements se sont concentrés autour du marché de Sogbéla, en direction de la grande mosquée de Kissidougou » explique un citoyen de la ville.

Ces affrontements ont causé la mort d’une personne. Un boulanger qui n’était pas dans les mouvements, selon ses proches : « A un moment donné, les agents de la police sont intervenus. Les militants de l’UFDG se sont retranchés dans le quartier. Ceux du RPG  ont eu le temps d’ériger des barricades, de s’attaquer aux boutiques et magasins des gens. La police était entre eux et les militants de l’UFDG. C’est la police qui nous a empêchés de défendre nos commerces. Beaucoup de boutiques et de magasins ont été vidés totalement de leur contenu. Le jeune boulanger n’était même pas à la manifestation, il partait récupérer son argent. Ils l’ont battu au marché, devant la police, il est décédé sur le chemin de l’hôpital. Il a été enterré ce matin par ses parents » ajoute un autre citoyen.

Ce mardi, c’est un calme précaire qui régnait au centre-ville. Le maire de la commune urbaine a instauré un couvre-feu pour, dit-il, éviter que la situation ne dégénère à nouveau. Le marché central est totalement quadrillé.

Yacine Diallo