La répression que les flics, pandores et bidasses font abattre sur les citoyens de Cona-crime, ceux de l’Axe Hamdallaye-Kagbélen en particulier, continue à un rythme soutenu. Si les affrontements sur les voies publiques ont baissé en intensité, les rackets, les arrestations voire même les tueries se poursuivent dans plusieurs quartiers réputés favorables à l’UFDG.

Au quartier Kobayah-Kignifi, c’est un adolescent de 13 ans qui a reçu une balle le 26 octobre. Thierno Issa Baldé, apprenti mécanicien, était allé avec ses amis jeter des écorces que sa maman, qui venait d’accoucher, avait utilisées. C’est là que des hommes en tenue qui sillonnaient le quartier et qui terrorisaient les paisibles citoyens, lui ont logé une balle tout prêt de l’oreille. L’adolescent est transporté d’urgence dans une clinique de la place, puis à l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne. Thierno Issa Baldé est finalement décédé hier soir. Dans sa famille, c’est l’émoi. 

« Lundi, il n’y avait pas de manifestations, mais sa maman a refusé qu’il sorte de la maison. C’est un enfant qui ne participe pas aux manifestations. Il n’a jamais jeté de cailloux sur un policier ou un gendarme. Ce n’est pas un délinquant. Pourquoi on nous l’arrache dans des conditions aussi atroces ? » s’interroge le grand-père et homonyme de la victime.

Selon Thierno Issa Baldé, ceux qui ont tiré sur son petit-fils n’ont pas été formellement identifiés, mais il pointe un doigt accusateur sur des éléments de l’Armée. « Ce sont des gens qui portent des bérets rouges qui se promènent dans le quartier. Nous les voyons dans les quartiers avec des armes de guerres, nous les voyons tirer. C’est eux qui tuent les citoyens ici. Nous savons qu’ils ne sont pas formés pour le maintien d’ordre. Ils n’ont rien à faire dans nos quartiers ».

La famille de Thierno Issa Baldé estime qu’il n’y a pas lieu de porter l’affaire devant la justice puisque, selon elle, qu’il y a de fortes chances que la procédure n’aboutisse pas. Mais son grand-père demande au goubernement de faire arrêter les tueries dans la zone. 

« Les autorités guinéennes doivent savoir qu’on ne gouverne ni les animaux ni la brousse, mais les hommes. Si on tire sur toute personne qui bouge, la Guinée sera ingouvernable. Qu’ils arrêtent de tuer les citoyens. Qu’ils arrêtent cette injustice, qu’ils arrêtent de nous tuer dans le mensonge. Nous ne sommes pas des animaux ! »

Thierno Issa Baldé a été inhumé en fin de matinée de ce mercredi, à Chinoiyah dans Kobayah. Il vient allonger la liste des jeunes tués à Wanindara et Kobayah dans ces violences post-électorales.

Yacine Diallo