Malgré le recours déposé à la Cour constitutionnelle notamment pour « annulation des votes dans les circonscriptions électorales de la région de la Haute-Guinée », l’UFDG et l’ANAD ne lâchent pas prise. L’alliance qui a accompagné Cellou Dalein Diallo au scrutin du 18 octobre dernier, privilégie également les manifs de rue pour, explique-t-elle, pousser le Président Alpha Grimpeur et le RPG arc-en-ciel à reconnaître la « victoire » de l’opposant. C’est dans ce cadre qu’elle a appelé les Guinéens à descendre dans la rue, mardi 4 novembre. En lieu et place des mobilisations habituelles, la capitale Conakry et les villes de l’intérieur ressemblaient plutôt à des villes-mortes. Exception faite à Labé où des centaines de personnes ont battu le pavé. Si le parti au pouvoir crie à l’échec de l’ANAD dans sa stratégie, Jacques G’Bonimy, lui, affirme que les Guinéens ont plutôt suivi leur mot d’ordre : «C’est une satisfaction pour nous les organisateurs. C’est l’une des premières fois où nous avons eu une journée de manifestations sans heurts, sans morts d’hommes, sans blessés. Donc, nous devons nous réjouir. Toutes les activités ont été paralysées, les boutiques n’ont pas ouvert, les marchés n’ont pas fonctionné. Je crois que cela doit être une bonne façon de mener notre démocratie. »
Au sein du RPG, on insinue certes que la manifestation de l’ANAD n’a pas réussi, mais on reconnaît que les violences ont été évitées à Conakry grâce aux messages de leur « champion » lors de sa randonnée dans les différentes casernes de la capitale. Faux, selon Jacques G’Bonimy : « Quand j’apprends que le fait pour le chef de l’État de dire à ses hommes de ne plus sortir avec des armes non conventionnelles, a effrayé les hommes en uniforme, je ne crois pas du tout. Il faut plutôt dire que les gens ont préféré gérer la manifestation autrement que de se mettre dans la rue, pour affronter les forces de l’ordre qui ne sont, pour l’instant, pas désarmées. Dire que c’est par peur du dispositif sécuritaire que les gens ne sont pas sortis, c’est plutôt le contraire. Pour eux, une manifestation est égale à violences, à morts d’hommes… Je pense que nous devons plutôt nous réjouir. De toute façon, nous sommes très satisfaits de ce qui s’est passé hier », a-t-il conclu.
Yacine Diallo