Peu avant les élections de 1993, j’avais déclaré dans un certain journal : « Si Sékou a tué des guinéens pour sauver la Guinée, je crains que les nouveaux dirigeants ne tuent la Guinée pour sauver les guinéens ». Dix ans après, je suis en train d’avoir raison. Même les oiseaux n’écrivent plus un signe dans notre beau ciel. Les poissons du Milo qui peuvent encore nager, ont fui vers le Mali. Les animaux émigrent pour ne pas voter probablement. Nous on reste parce qu’on ne sait pas trop où aller.
Sacré Sassine ! Vingt-cinq ans après, tu n’es pas prêt de te tromper. Des Guinéens tuent toujours les Guinéens. Les poissons qui le peuvent continuent de fuir. Ceux qui restent sont intouchables. Nous on reste parce qu’on ne sait pas trop où aller. Mais on a l’avantage d’assister en direct au vote des bêtes sauvages tel que l’avait prévu Amadou Kourouma.