L’UFDG et l’ANAD appellent leurs partisans à descendre dans les rues demain mercredi 25 novembre dans la capitale guinéenne et dans les principales villes de l’intérieur. A Conakry, la marche pacifique devrait partir du rond-point de l’aéroport pour se terminer au Palais du peuple. Ils entendent réclamer la ‘’victoire’’ de leur candidat et la libération des militants et responsables de l’opposition incarcérés depuis de semaines dans les différentes prisons du pays. Mais le gouvernement a interdit tout rassemblement sur la voie publique pour des raisons sanitaires. Covid-19 oblige ? Une décision gouvernementale que les opposants ne comptent pas respecter. Ils maintiennent donc leur journée de protestation. Ce 24 novembre, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a affirmé, sur les ondes de la radio Lynx fm, que renoncer à la manifestation, c’est accepter des décisions qui violent les droits des citoyens : « Nous ne voulons nous soumettre à une décision fantaisiste. Nous nous soumettons à la Constitution de la République qui stipule que le droit de manifester dans la rue et sur les places publiques est un droit constitutionnel. Il n’y avait pas de motif, en réalité le pouvoir est effrayé par l’ampleur de la mobilisation à laquelle l’UFDG et l’ANAD ont appelé. Nous refusons de nous plier à une décision injuste et illégale. Nous ne pouvons pas restés indifférents sans exprimer notre refus de nous plier aux caprices d’Alpha Condé. C’est pourquoi nous avons appelé les citoyens à sortir massivement ».
L’UFDG apparaît aujourd’hui un peu plus éloignée de ses anciens compagnons du FNDC et de la plupart de leaders de l’opposition politique. Certains patrons de partis politiques rêvent carrément d’une transition politique au moment où Cellou Dalein et ses alliés se cramponnent à l’idée qu’ils sont les vainqueurs de la présidentielle : « On est isolé que si on n’a pas le peuple derrière soi. Pour l’instant l’UFDG a ses militants et tout le monde connait le poids de notre parti et sa capacité de mobilisation. Dire que le leader de l’UFDG est isolé, je ne dirai pas que c’est de la folie, mais c’est vraiment manquer de sens…Je n’ai pas regretté ma participation à cette élection. J’ai pu mettre en évidence la force de l’UFDG. Et aujourd’hui, même dans les cercles du pouvoir on sait qui a gagné les élections » martèle l’opposant.
Quelques semaines après la confirmation par la Cour Constitutionnelle de la victoire du Président Alpha Condé, la CEDEAO s’est empressée de féliciter le locataire de Sékhoutouréyah, malgré les violences enregistrées depuis le début de la lutte contre la réforme constitutionnelle. Le président de l’UFDG y voit un dysfonctionnement : « Ce n’est pas un problème personnel, nous avons des problèmes sérieux de fonctionnement de nos institutions régionales et sous régionales. Beaucoup de gens qualifient ces organisations de syndicat de chefs d’Etat. Chaque Président a des plaies dont il ne souhaite pas qu’un autre parle. Donc il y a cette complicité tacite ».
Yacine Diallo