La tempête autour du présumé détournement de 200 milliards de francs glissants dont la ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, risque de n’emporter que les naïfs qui y ont cru. Les premiers démentis sont venus des supposées victimes, les gardiens du temple, l’État dont la première réaction aura été l’appel pressant adressé à la HAC pour l’encourager à la fermer aux médias indélicats qui dérangent des ministres dans leur gestion incontrôlée. L’État sait parfaitement ce qu’il fait, ce qu’il a à faire. N’a-t-il pas nommé 518 DAF d’un coût, pour faciliter la distribution de l’argent du pays ? Si les contrôleurs budgétaires n’ont pas eu la chance de se faire nommer dans les mêmes proportions, c’est que la confiance règne dans le pays. Il est donc inutile d’encourager la suspicion gratuite dans l’Administration. Mais puisque le Nabayagate a préféré péter à la veille d’un remaniement ministériel jugé majeur, « tout finira par se savoir.»

En attendant, il serait de bon ton que Mme Djénab Dramé, sans acharnement aucun, explique aux Guinéens comment elle a pu concilier ses fonctions de PDG d’une société installée en France, et ses occupations de DAF au ministère guinéen de la Santé, situé naturellement à Conakry. Peut-être avait-elle beaucoup de temps et un peu d’argent, mais en juin 2019, Mme Nabaya Djenab Dramé a bel et bien créé une société, LSA-Corporate, installée au 20, rue de l’Harmonie, Vauréal, Pontoise, dans la banlieue parisienne. LSA-Corporate est une société unipersonnelle enregistrée au registre de commerce de Pontoise sous Pontoise A851769414. Elle s’occupe entre autres, de vente en gros, import-export, de parfums de classe.

La création de LSA-Corporate n’a pas dû entrer en conflit avec beaucoup de lois guinéennes. Le Président Condé a interdit aux femmes des ministres de créer des sociétés pour éviter que le mari n’en soit le vrai propriétaire. Ce n’est pas le cas de Mme Djenab Dramé. Elle est femme, mais c’est elle-même la ministre. Mieux, l’objet principal de la société portant sur le parfum, on est quasi certain que rien ne sentira mauvais dans les affaires de la société. Dotée d’un siège aussi imposant, l’on aurait dû s’attendre au succès tous azimuts de LSA-Corporate. Que nenni ! Il paraît qu’elle est radiée du RCS le 15-10-2019. Dommage ! Sinon, regardez le siège ! LSA-Corporate n’est pas à l’étroit.

Lansana Camara