Ce jeudi 3 décembre, les experts du Réseau de Prévention des Crises alimentaires (RPCA) et du club Sahel de l’OCDE, sont montés au crénau. L’Afrique de l’Ouest connaît l’une des crises alimentaires et nutritionnelles « les plus graves de ces dernières décennies », alimentée par une crise sécuritaire « paroxystique ».
Depuis octobre, 16,7 millions de personnes seraient en situation de crise alimentaire aigüe dans les 15 pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest étudiés. Une situation inquiétante qui pourrait encore empirer les mois prochains, selon les experts. Près de 24 millions de personnes devraient souffrir de la faim entre juin et août 2021.
En cause, la dégradation de la situation sécuritaire, la violence, l’insécurité civile et les bandes armées qui se multiplient surtout au nord-ouest du Nigeria.
« Le jihadisme a créé quatre millions de déplacés et cela ne fait qu’augmenter, les zones d’attaques armées augmentent chaque jour », a indiqué à l’AFP Sy Martial Traore, responsable de la sécurité alimentaire pour le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILLS).
Autres raisons citées, le réchauffement climatique, qui favorise les invasions d’acridiens, et surtout la pandémie de Covid-19 qui a « entraîné des perturbations des activités agricoles, des ruptures des chaînes d’approvisionnement local des marchés, et la perte de nombreux emplois », a souligné Sékou Sangare, le commissaire à l’Agriculture de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)
En Guinée, le secteur agricole a été sinistré par les impacts de la pandémie de COVID 19. Des efforts particulier devront être consentis pour redynamiser rapidement le secteur, au risque de voir le pays sombrer dans la famine.
Avec AFP