Le président Alpha Condé sera investi pour un troisième mandat le 15 décembre, a indiqué jeudi le gouvernement guinéen, alors que l’opposition conteste toujours sa victoire à la présidentielle du 18 octobre. L’évènement marquera l’entrée en fonction « du premier président de la quatrième République » peut-on lire dans le compte-rendu du conseil des ministres qui s’est tenu dans la matinée. Le gouvernement avait annoncé mardi 1er Décembre, la création d’une commission d’une trentaine de membres chargée de préparer cette investiture, sans en officialiser la date.
Une nouvelle Constitution, adoptée lors d’un référendum controversé en mars, marquait selon les autorités l’avènement d’une nouvelle République. La nouvelle loi fondamentale remettait donc son compteur présidentiel à zéro et lui permettait de se représenter. Sa candidature a donné lieu à des mois de manifestations durement réprimées et de violences qui ont fait des dizaines de morts civils depuis octobre 2019 et dans les jours suivant l’élection. Alpha. Condé a été proclamé vainqueur dès le premier tour par la Cour constitutionnelle le 7 novembre.
Son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo, assure toujours que c’est lui qui a gagné et il dénonce une fraude. Il avait appelé ses partisans à observer une journée « ville morte » jeudi, qui a été suivie dans les banlieues de la capitale mais qui n’a pas perturbé les activités dans le centre de Conakry. Les forces de l’ordre ont par ailleurs poursuivi jeudi 3 Décembre « le ratissage » des quartiers de banlieue deux jours après la mort d’un policier, tué, dit-on, par des inconnus lors d’une patrouille. Un nombre indéterminé de personnes ont été arrêtées depuis mercredi.
Alpha Condé a demandé à ses ministres de « communiquer plus souvent sur les nombreux cas de violences subies par les forces de l’ordre et des citoyens innocents de la part de personnes se réclamant de l’opposition (…) sans que certaines organisations de Défense des Droits de l’Homme ne s’en émeuvent », selon le communiqué. Le gouvernement guinéen a récemment accusé Amnesty International et Human Rights Watch de « dénoncer systématiquement les seuls gouvernements », après de nouvelles critiques de ces dernières contre les agissements du pouvoir et des forces de sécurité autour de la récente présidentielle et leur quasi-impunité.
Avec AFP