Le 10 décembre, Bah Oury, le leader d’UDRG (Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée), a invité la classe politique guinée-haine à faire de la politique «autrement». Il a souhaité voir les choses s’ouvrir, la Guinée sortir de cette impasse politique, la démocratie devenir une réalité. Mais aussi une classe politique intelligente, plus innovante, plus habituée à des débats. «C’est pour cela qu’au niveau de la plateforme de l’UDLG, sur Facebook, nous organisons une plénière pour faire intervenir d’autres responsables politiques qui ne sont pas de notre bord, histoire de monter que le débat politique doit être là, afin que nous puissions construire la Guinée dans la diversité, mais parfois dans nos divergences et vivre ensemble. Bien entendu, la mentalité autoritariste et la vision totalitaire ne peuvent pas accepter cette façon de voir qui est notre manière de voir la politique autrement», a déclaré Bah Oury. Il estime que la majorité de la population guinée-haine souhaiterait la politique qui consiste à s’accepter malgré les divergences politiques. «Même si tu n’es pas d’accord avec l’autre, que tu sois capable de lui dire en face : je ne suis pas d’accord avec vous, car ce que vous faites n’est pas en conformité avec les intérêts du pays. Mais ce n’est pas pour autant que je souhaite votre mort ou votre emprisonnement, parce que si vous échouez, vous faites échouer l’ensemble de la collectivité nationale. Et dans le contexte actuel, nous devons peser beaucoup plus fortement sur Alpha Condé. Qu’il s’ouvre et qu’il aille dans le sens du maintien de la stabilité, de la cohésion. Mais si nous continuons simplement à bomber le torse, qui va gagner dans ces conditions», se demande-t-il. Pour M. Bah, l’adversité politique, il faut savoir la gérer, la manier, «il faut savoir faire la politique autrement pour que ce pays sorte du cycle répressif, de violences, de morts, d’enterrements.» Il a aussi rappelé qu’il n’a pas participé au processus présidentiel, il n’a pas validé le troisième mandat. «La seule chose que nous avons prise comme décision concernant cette élection, c’est que nous avons pris acte de l’élection, du fait qu’Alpha Condé est responsable de l’Etat guinéen dans les circonstances actuelles. Ce n’est pas à notre faveur, mais le principe de réalité nous amène à prendre cela en considération et à continuer à mener notre lutte politique à notre manière et non pas à la manière de certains qui, depuis longtemps, ne font que pousser le processus politique vers l’impasse». Par ailleurs, le président de l’UDRG a indiqué que les populations de Wanindara ont beaucoup souffert, que c’est un exemple vivant de ce qu’il ne faut pas accepter de perdurer  en Guinée.

Yaya Doumbouya