Les étudiants de l’Université de Kankan sont dans les rues de la ville ce jeudi 17 décembre 2020. Ils répondent à l’appel du collectif des étudiants pour la réduction des frais d’inscription et de réinscription (CERFIR). La grogne est partie de l’enceinte de l’université, où ils ont fait un sit-in devant le rectorat avant de faire le tour du campus puis de prendre d’assaut les artères de la ville.

Après un passage chez le gouverneur, absent, ils se sont dirigés vers le bloc préfectoral où ils ont été reçus par le préfet Amara Lamine Soumah. Le président de l’antenne régionale du collectif, Alpha Mamadou Bah a fait savoir que l’année des étudiants n’ont pu étudier à cause de la hausse du prix d’inscription et de réinscription.
« On n’est pas là pour perdre du temps. Nous le savons bien, l’année dernière, il y avait des étudiants qui n’ont pas pu étudier parce qu’ils n’avaient pas les frais d’inscription. Nous avons des étudiants qui passent toute la journée sans avoir de quoi manger. Nous avons des étudiants qui dormaient dans des cuisines. Donc, vu ces constats, c’est le moment de se lever. 250 000 FG c’est trop. La pandémie a impacté le revenu de nos parents, qui sont pauvres. Maintenant ce que nous voulons, c’est la réduction de ces frais d’inscription et de réinscription ».

Prenant la parole, l’autorité préfectorale dit avoir pris le devant en informant qui de droit. Amara Lamine Soumah promet de s’impliquer d’avantage dans cette revendication.

« Nous avons déjà pris les devants. Vous comprendrez que cette affaire n’est pas une disposition communale, préfectorale ou régionale. Hier, j’ai suivi sur le petit écran les motifs de cette revendication. Pratiquement depuis le matin, nous étions sur ça et compte-rendu a été fait à qui de droit. Ce n’est pas le maire, le préfet ou le gouverneur qui a signé cette disposition, elle est nationale. Notre devoir, c’est d’écrire et d’envoyer à Conakry pour dire ce qui ne va pas ici. Alors je vous dirais de vous calmer, le pouvoir central va trouver la solution à votre revendication » .

C’est au bloc préfectoral que les étudiants ont rebroussé chemin. A l’université Julius Nyere de Kankan, les cours sont restés perturbés, les autorités universitaires n’ont pas accepté de se prononcer sur cette actualité pour l’instant.

A.Sylla