Inconditionnel de Cellou Dalein Diallo, principal artisan de » l’auto-proclamation » du leader de l’UFDG, au lendemain de la présidentielle controversée et « opaque » du 18 octobre dernier, le fils aîné de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Dr. Alpha Amadou Diallo, a donné une interview à nos confrères de www.nouvelledeguinee.com. Il a fait le point sur l’actualité socio-politique au pays de son ancien » ami », Alpha Condé. Extraits :
– Nouvelledeguinee.com: Quels sont vos sentiments après l’investiture du président Alpha Condé pour un 3è mandat contre la volonté d’une partie des Guinéens ?
– Dr Alpha Amadou Diallo : Une cérémonie a eu lieu au Palais des Nations, pour célébrer un hold-up électoral. En me posant cette question, vous avez en mémoire comment Alpha Condé a fait violence au peuple de Guinée par les forces terroristes cagoulées, une administration aux ordres du tyran ayant pour actif : plus de 50 tués par armes de guerre plus de 3000 blessés, plus 500 prisonniers politiques et 2000 portés disparus dans les méandres de Soronkoni et autres camps de concentration….. ; Cette forfaiture macabre est la suite logique de son aveux le jour de son investiture en 2010, affirmant qu’il a pris la Guinée là où Sékou Touré l’a laissé, tout le monde a vu la Guinée à l’avènement du CMRN le 3 avril 1984. Les premières annonces furent la libération des prisonniers politiques, l’ouverture des frontières, la libre circulation des personnes et de leurs biens, la liberté d’association, de réunion..… Bref le rétablissement des fondamentaux des Droits de l’Homme, qu’on a confisqués aux Guinéens après son indépendance. Mon sentiment, c’est de poursuivre ce combat pour conquérir cet acquis que nous a laissé le Général Lansana Conté.
La présence de la Communauté Internationale à cette mascarade est; à la fois, protocolaire et diplomatique. En mémoire Khadafi était reçu à l’Élysée quelques jours avant le massacre de Benghazi. Quelques mois après, la Communauté Internationale est venue le déloger.
Ben Ali en Tunisie, source du printemps arabe, a été condamné par la même Communauté Internationale. Il a fini sa vie exilé en Arabie Saoudite.
Comment voyez-vous l’avenir politique de Cellou Dalein Diallo ?
– Je ne vois aucune menace sur l’avenir présidentiel de Cellou Dalein Diallo dès lors qu’il reste et demeure le seul président élu de la Guinée à la présidentielle du 18 Octobre 2020. L’expression de l’exercice de cette fonction publique et politique a été empêchée par le coup d’Etat opéré par Alpha Condé et ses complices. Aujourd’hui, c’est Alpha Condé qui dispose d’un pouvoir compromis. Et il va l’exercer dans la compromission permanente, avec pour seul bilan, des tués, des prisonniers politiques, des destructions, et au passage, un pays divisé avec l’application de sa théorie fasciste de 3 contre un (entendez : les 3 régions naturelles contre la moyenne Guinée). Ce qui va mettre davantage en exergue toute sa carrière de dictateur.
– Le gouvernement de Kassory Fofana vient de démissionner et aussitôt reconduit par le président Alpha Condé. Votre lecture ?
– C’est encore une illustration de la fausseté de la gouvernance Alpha Condé. Il a toujours joué sur l’ethnicisation de sa dictature. Eh bien ! Ne disposant comme alliés que de petits trublions de la Basse Côte, il ne peut plus répondre à l’appétit vorace d’un Mohamed Diané et compagnie. Bloqué, il est obligé de faire avec Kassory Fofana. Prouvant que son slogan de campagne : « gouverner autrement » est un vain mot, vide de sens logiquement. Peut-être pour lui, gouverner autrement, c’est prendre les mêmes et recommencer. Aujourd’hui, la mémoire collective gardera que de tous les premiers ministres en Guinée, de l’indépendance à nos jours, celui de mon ami Kassory Fofana fut le plus répressif. Il est l’initiateur de tout l’arsenal répressif : les PA (Postes Militaires Avancés) , le déploiement dans les quartiers des forces terroristes cagoulées, les tueries de femmes et d’enfants, la profanation de cimetières, la décomposition de notre système éducatif, les scandales dans les mines avec la prolifération des marchés de gré à gré, l’exclusion des nationaux de l’exploitation et des retombées des ressources minières , la destruction de la faune et de la flore, le déplacement forcé des populations dans les zones minières….) Tous ces maux sont à l’actif d’une seule gouvernance. Pour produire le même résultat qui lui a tant réussi, pourquoi ne pas reprendre le même et continuer. Dès lors que Mohamed Diané, avec sa petite main à la manœuvre, rien de bon ne se fera, que cela ne tienne à Alpha Condé ou pas.