En moins de vingt-quatre heures, deux détenus meurent à la maison centrale de Labé, en Moyenne-Guinée. Mamadou Aliou Diallo, condamné à trente ans de prison ferme pour parricide, a rendu l’âme le 18 janvier 2021. Quant à Mamadou Bhoye Bah, prévenu pour des faits de vol de bétail, est décédé dans la matinée de ce mardi 19 janvier 2021. Le substitut du procureur près le Tribunal de première instance de Labé, Patrice Koma Koïvogui, a évoqué «une mort naturelle.» Il précise qu’il n’a pas le dossier médical. « Je ne pourrais dire la nature de leur maladie.»
«Nous pouvons rassurer la population que la pandémie à un moment donné était présente au niveau de la maison centrale, mais actuellement nous parvenons à gérer, puisqu’il n’y a pas d’incarcération tant qu’il n’y a pas de test. Du coup, toutes les personnes qui sont détenues sont naturellement testées négatives. Et si la personne est positive, elle est immédiatement conduite à Conakry où elle est soignée avant de revenir intégrer la maison centrale. Nous prenons à chaque fois des dispositions pour le soin des détenus, mais comme vous savez, la mort est un fait naturel même si vous n’êtes pas en prison. Ce qui reste clair, un jour chacun va mourir, la manière c’est autre chose », a déclaré Patrice Koma Koïvogui à des confrères.
La situation des détenus devient de plus en plus inquiétante en Guinée. Le cas le plus récent est celui de Mamadou Oury Barry, placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Coronthie (Conakry), en août 2020, pour «coups et blessures volontaires», est décédé le 16 janvier d’une «occlusion intestinale et d’une anémie bioclinique.» Auparavant, Roger Bamba, El Hadj Ibrahima Sow et Mamadou Lamarana Diallo ont également rendu l’âme à la Maison centrale de Coronthie. Sans avoir été jugés.
Yaya Doumbouya