Jointe en Belgique par les animateurs de l’émission Œil de Lynx ce mardi 27 janvier, Mariame Sylla, chargée de la Communication du parti Diversité Républicaine de Guinée (DRG) de Souleymane Condé, se dit préoccupée par la crise politique guinéenne, qui tend à être une perpétuelle répétition. Pour elle, une nation ne peut pas se construire en se basant simplement sur des théories qui ne donnent aucun résultat. Elle estime que la Guinée a besoin de femmes, d’hommes et de jeunes convaincus qu’au-delà des intérêts personnels, il y a un intérêt collectif, la Guinée qui est au-dessus de tout. «Il y a une patrie qui a besoin de tout un chacun pour son émergence. L’échec d’une nation ne s’attribue pas à une seule personne, parce que le peuple a aussi un rôle à jouer. C’est une responsabilité collective. Quelque que soit notre volonté à vouloir changer les choses, si la population que nous désirons diriger n’adopte pas le bon comportement, le changement est voué à l’échec». Donc, la discipline et la loi s’imposent à tous. «Chacun d’entre nous a une part de responsabilité, les autorités doivent assurer leur part mais aussi nous, en tant que citoyens, avons aussi un rôle à jouer », explique-t-elle au bout du fil.
Pour amener les autorités à jouer leur rôle, dame Sylla estime qu’il va falloir que nous citoyens, adoptons les comportements qu’il faut. «Un président est toujours l’émanation du peuple, donc si nous adoptons les bons comportements, le président qui sera élu parmi nous suivra la bonne ligne. Mais si notre comportement n’est pas intégré en nous et que nous n’en sommes pas un exemple, les dirigeants feront ce qu’ils veulent. Comme on le dit souvent, les dirigeants sont à l’image du peuple».
Parlant de la formation du gouvernement et la nomination des ministres, dame Mariam Sylla, dit qu’elle n’a pas de jugement de valeur à émettre. Mais qu’elle peut tout de même donner son avis sur ce que c’est gouverner et les critères à remplir pour la mise en place d’un bon gouvernement. «Simone Veil disait que gouverner, c’est changer les lois de la société, alors que celles de la religion sont immuables. En fait, c’est avoir un impact sur la communauté humaine par le changement de loi. Dans une société, nous devons viser le bon gouvernement indépendamment des opinions des uns et des autres, parce que selon telle ou telle politique, nous allons considérer que c’est le bon ou le mauvais gouvernement».
Selon dame Sylla, quelle que soit la politique suivie, un bon gouvernement doit remplir ces trois critères : premièrement, c’est savoir décider. C’est mettre au-dessus de tout l’intérêt de la nation et non éluder les problèmes, parce selon elle, «cela renvoie à une image négative». Deuxièmement, c’est savoir s’entourer d’experts, de compétences. Il y a des gens qui en savent plus que d’autres, cela est un fait, donc savoir s’entourer d’experts mais aussi savoir choisir les bons experts est très important». Et enfin, le troisième critère, c’est être à l’écoute des attentes. «Le bon gouvernement, c’est celui qui est à l’écoute du peuple, je pense qu’il est temps que ce gouvernement se mette à l’écoute du peuple pour que nous puissions progresser. Dans la pratique, nos gouvernants doivent nous rendre compte, susciter, encourager et pratiquer la bonne gouvernance…»
Quant à l’atteinte des objectifs fixés par le président Alpha Grimpeur en choisissant le slogan « gouverner autrement », dame Sylla dit qu’elle les ignore. «Je ne sais pas quels sont les objectifs que le président s’est fixé en choisissant ce slogan, parce que l’évidence est là. Quand on dit gouverner autrement, on va mettre en place de nouveaux mécanismes permettant l’atteinte de nos objectifs. Mais si nous n’allons pas dans ce sens, l’évidence est que nous sommes voués à l’échec», tranche-t-elle.
Kadiatou Diallo