Ces derniers temps beaucoup de rancœurs se sont exprimées au sein même du RPG. A diverses occasions. Mme Fatou Bangoura, militante RPC chevronnée de première heure, a produit une vidéo devenue virale pour dire tout haut ce qu’elle pense de l’Alphagouvernance. Elle a remis ça au micro de nos confrères Djoma FM. Dans les colonnes du Lynx, Mouctar Bah, RFI, apporte son témoignage. Pour la première fois ! Des extraits :
Je ne vais pas dire que Fatou Bangoura a raison ou n’a pas raison, mais je sais qu’il y a eu beaucoup de choses entre elle et Alpha Condé. Fatou Bangoura a été de tout le temps le numéro 2 du RPG. Après Alpha Condé, c’était Fatou Bangoura, je ne sais pas si le leader du RPG a agi ainsi pour créer le vide parce que Fatou Bangoura n’a pas fait l’école française. Elle n’acceptait pas d’accorder des interviews en français, mais elle a assumé sa part de responsabilité en politique vis-à-vis du RPG. Elle a été de tous les combats du RPG que moi j’ai connus. J’ai entendu parler d’elle quand j’étais en Côte d’Ivoire. De la bouche d’Alpha Condé lui-même. Il m’a dit qu’il a une militante sûre, déterminée et combattante qui s’appelle Fatou Bangoura, qui le remplace valablement en Guinée. Il me l’a dit au bureau de l’AFP à Abidjan devant le papa d’Albert Damantang Camara, Koulounbany Damantang Camara. Qu’il peut s’éloigner de la Guinée mais il est valablement représenté.
Alpha Condé était valablement représenté parce qu’il y avait Fatou Bangoura, Mohamed Diané, Facinet Béavogui, Lansana Komara et un autre qui s’appelait Doré. C’est lui qui amenait à manger à Alpha Condé en prison. Quand sa sœur, Hadja Nsira Condé, préparait les repas, c’est Doré qui les envoyait à la maison centrale de Coronthie. Ce sont ces cinq-là qui assumaient les responsabilités du parti pendant qu’Alpha Condé était absent. Je suis surpris de ne pas voir Fatou Bangoura en première ligne encore en Guinée. Elle aurait pu être la principale conseillère d’Alpha Condé en matière de politique, de politique étrangère, même si elle n’est pas intellectuelle. Elle le mérite et c’est son droit de réclamer. Si Madame Fatou Bangoura dit que ce sont ceux qui frappaient Alpha hier qu’il a récompensés, je suis à 99% d’accord avec elle. Je connais beaucoup de choses là-dessus. Alpha a été martyrisé en Guinée par des gens qui sont encore aux affaires, ils vont se reconnaitre. Ils ont traité Alpha Condé de tout, ici. Mais en lieu et place de Fatou Bangoura, ce sont eux qui sont là aujourd’hui, et en première ligne. Je ne vais pas les citer mais ils vont se reconnaitre. Je n’étais pas dans les secrets des palais, du Palais, des grands salons, mais je sais que le 19 décembre 1998, Alpha Condé était retenu quelque part dans Kaloum ; des services secrets travaillaient à la villa 36, j’ai été témoin. J’ai été invité là-bas, on m’a fait croire qu’Alpha Condé avait des vedettes en pleine mer, des mercenaires. L’information m’a été donnée pour que je la diffuse sur RFI le soir à 18h30. A leur demande expresse. Puisque je n’avais pas vu les vedettes et les mercenaires, je n’ai pas pu le dire. Je leur ai demandé de me montrer les vedettes et les mercenaires. Entre 11 h 30 et 13h, j’y étais. Ils ont exercé toutes les pressions sur moi. Je leur ai dit ceci : « Je peux vous faire une concession : je vous tends le micro. Vous parlez, j’enregistre et je balance.» Ils m’ont dit non. Mes interlocuteurs de l’époque sont encore là aujourd’hui, bien en fonction. Ils se reconnaîtront. Ils m’ont dit qu’ils ne parlent pas, mais que Dorank Assifat Djassény, le ministre de la Défense d’alors, allait m’appeler pour faire la déclaration. Il ne m’a pas appelé, et moi, je n’ai rien balancé.»