Depuis quelques jours, des agents du ministère de la ville et de l’habitat accompagnés des militaires, bérets rouge font des descentes musclées,  dans la localité de Kindiadi relevant de la commune urbaine de Dubréka pour cocher des maisons. Cela en vue de les démolir et de déguerpir les habitants. Selon ces habitants, 150 hectares  et plus de 2000 parcelles sont concernés. Impuissants, les habitants assistent à cette scène qui continue encore. «Nous sommes inquiets, les agents continuent à cocher nos maisons. On ne peut rien. L’Etat a la force», a indiqué  Mohamed Soumaoro, secrétaire général de la jeunesse de Kindiadi, joint au téléphone ce lundi 1er Février 2021. Avant d’expliquer que tout a commencé le jeudi 28 janvier 2021, ils ont  reçu une mission venue de Dubréka pour cocher leurs maisons sans avertir les populations. «Ils nous ont dit qu’ils sont venus cocher les maisons de 150 hectares plus de 2000 parcelles. Les autorités de Dubréka nous ont dit que ce sont elles qui sont venus récupérer le domaine. C’est une dizaine de pick-up de béret rouge  qui est venu en force. En venant mettre croix, normalement la population devait être informée. Mais ils sont venus nous surprendre et se sont mis à cocher nos maisons. C’est ce qui nous fait mal. Nous avons remonté l’information. Le ministre dit qu’il n’est pas informé. Nous avons sensibilisé les populations pour qu’elles restent calmes, surtout que ce sont des bérets rouges qui sont venus». Mohamed dit être installé dans cette localité depuis 2007. Même que ce sont les cadres du ministère de l’habitat qui ont loti l’endroit. «Nous avons tous les documents légaux qui montrent que nous sommes propriétaires des terrains. Ils nous ont dit que c’est une zone de recasement des déguerpis de Kaporo Rails. C’est le domaine qu’ils ont divisé en deux pour vendre une grande partie et aller construire la préfecture de Dubréka, la commune et la résidence du préfet. Jamais nous avons été informés que c’est une zone industrielle cette zone. Cela fait 15 ans nous sommes là personne ne nous a dit cela. Donc nous avons été surpris de voir hier un contingent de militaires encercler notre zone. Le chef de quartier est venu nous dire que si on met la croix sur une maison elle sera cassée. Nous sommes vraiment inquiets. Une centaine de maisons a été déjà cochée».

Mamadou Sadialiou Bah, 80 ans est chef secteur dans cette localité, il habite là depuis plus de 15 ans. Depuis l’annonce de cette casse de maisons, il ne dort pas. Il multiplie les plaidoyers pour que les maisons ne soient pas cassées. «Nous sommes des pauvres, nous avons cassé des cailloux pour en faire des graviers et vendre, creusé des trous communément appelés (4 carré) pour construire nos maisons. Maintenant, je suis fatigué je ne peux plus rien. Nous demandons au président Alpha Condé de nous épargner à cause de Dieu».

Ibn Adama