Le 27 janvier, le Président Alpha Condé a mis en place un cadre permanent de dialogue politique et social. Il est intervenu après l’appel de Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, lui demandant de faire la lumière sur la détention et la mort des opposants en prison. Le 2 février sur les «GG», d’Espace FM, le député français, Sébastien Nadot, s’est réjoui de cette démarche des autorités guinéennes. Il a affirmé que c’est la première partie du chemin qui a été parcouru, rappelant qu’un processus démocratique demeure un combat de longue haleine. Selon l’élu français, la mobilisation de nombreuses personnes dans l’Hexagone a amené le ministre français des Affaires Étrangères à interpeller Alpha Condé. «Donc, on a une première démarche que je dirais réussi. Certes, Jean-Yves Le Drian a dit à Alpha Condé de faire quelque chose, mais on ne peut pas s’arrêter là. Il faut, à mon avis, beaucoup plus d’engagements de la part du ministre français afin qu’Alpha Condé entende raison sur le bienfait d’un processus démocratique plein et entier en Guinée.» Le député a souhaité qu’il y ait plus dd l’activisme auprès de l’Union européenne pour «imposer une véritable médiation, un véritable dialogue si Alpha Condé n’avance plus vite en la matière.»
M. Nadot estime que le Président Alpha Condé est en porte-à-faux avec l’accord de Cotonou. «Il y a dans cet accord des conditions de promotion de la démocratie. Si ces conditions ne sont pas respectées, la procédure passe d’abord par un dialogue, à une médiation internationale, puis une enquête avant d’aboutir à des sanctions. Je pense que c’est vers cela qu’il faut aller. Faute de quoi, j’ai l’impression qu’Alpha Condé fera un peu la sourde oreille à une simple recommandation telle qu’elle a été faite jusqu’à présent par le ministre des Affaires étrangères français. Il doit éviter, comme il fait actuellement de se soustraire du droit international», explique Sébastien Nadot. Il invite Jean-Yves Le Drian à faire respecter l’accord international. «Le Président Alpha Condé est réélu sur du sable mouvant, d’un point de vue démocratique. Derrière, il ne respecte pas l’engagement international de son pays pris avec l’Union européenne. Je demande à la France d’intervenir au sein de l’UE pour que l’accord de Cotonou soit respecté. Je pense que ce n’est ni une action politique dans l’ex colonie ni du néo-colonialisme», tranche le député.
Yaya Doumbouya