A peine ouvert, le procès des enfants mineurs interpellés pendant et après les violences post-électorales d’octobre 2020 s’est déjà terminé. Peu avant 2h du matin, ce 13 février, les 20 mineurs qui ont été jugés pendant la journée du vendredi, ont été fixés sur leur sort par tribunal pour enfants, délocalisé à la Basse-cour d’appel de Conakry, commune de Kaloum. Quatorze de ces 20 mineurs ont été reconnus coupables des infractions de transfert, de fabrication, de détention, de port et d’utilisation d’armes de guerre et de petit calibre, de leur munitions et d’autres matériels connexes, d’association de malfaiteurs et de menace ou encore de participation délictueuse à un attroupement. Huit ont été condamnés au temps passés à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie (trois mois). Six enfants ont été condamnés à 5 mois d’emprisonnement. Il leur reste donc près de deux mois à purger encore. Cinq autres, faute de preuves, ont bénéficié d’une ordonnance de non-lieu partielle qui leur a permis de sortir libres du tribunal. Pour Amadou Diakité, vingtième prévenu, âgé de 12 ans au moment de son arrestation, le tribunal pour enfants a estimé qu’il ne peut pas être responsable des infractions qui lui sont reprochées. Il a été mis à la disposition d’un centre d’accueil pour sa réinsertion sociale, mais il est finalement rentré à la maison avec son oncle.
Tout au long de cette audience, les armes dont il est question n’ont pas été présentées. Le procureur s’est contenté d’affirmer que ces armes sont sous scellé. Ce que les avocats commis d’office pour assister les enfants ont toujours contesté.
Ces 20 mineurs étaient, au tout début de la procédure, dans le même lot que les responsables de l’opposition, notamment Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah, Étienne Soropogui, Abdoulaye Bah ou encore Cellou Baldé. Mais la justice a décidé de les séparer du fait de la minorité de certains d’entre eux.
Yacine Diallo