Le RPG du Président-Grimpeur traverse une zone de turbulence due à la gouvernance politico-administrative en vigueur dans le pays. De nombreux militants et responsables du parti au pouvoir n’.arrivent plus à retenir leur face à la misère sans frontières qui taraude la Guinée. Ils ont attendu en vain la réalisation des promesses mirobolantes distribuées à tout va à l’occasion du triple scrutin législatif, référendaire et présidentiel de 2020.
Aujourd’hui, « l’ingratitude du parti» est sur toutes les lèvres, celles de Saloum Cissé, exceptées : « Actuellement, dit celui-ci, on est chargé de faire un recensement exhaustif de tous les anciens militants, de 1986 à 1993. Ce travail suit son cours sur toute l’étendue du territoire national ; lorsqu’il sera fini, on va rendre compte à qui de droit…» Le 24 décembre 2019, Alpha Condé soi-même avait assuré que « le RPG ne sera jamais un parti ingrat. Nous avons créé une commission qui sera chargée de la situation des anciens militants afin qu’ils puissent bénéficier du développement de la Guinée. Beaucoup sont morts, mais leurs familles sont encore en vie, nous devons voir leur situation…»
Il faudra plus qu’une promesse pour convaincre « le Collectif des frustrés du Rpg » que le temps des fripouilles et des amnésies est révolu au sommet du parti et de l’État. Mais le sentiment d’injustice risque de persister dans la mémoire des « dissidents.» Surtout ceux qui avaient été chassés du RPG comme des malpropres voici de nombreuses années. Ces cerveaux-là, redoutables à leur manière, d’une bravoure, d’une audace, d’une rigueur, d’un nationalisme à toute épreuve, avaient conjugué leurs efforts non seulement pour organiser l’accouchement en douceur du RPG, en garantir la survie et le développement, mais aussi assurer la défense et la sécurité d’Alpha Condé, le président qu’ils s’étaient choisi et avaient servi avec loyauté
Accouchement en douceur ? Sans aucun doute. Les statuts du parti ont été apprêtés, puis déposés le 1er avril 1992. Feu Alsény René Gomez, le ministre de l’intérieur de l’époque, ne l’a pas pris pour un poisson d’Avril. Il a signé l’agrément le 5 avril, cinq jours après le dépôt.de candidature. Demandez au Général Bouréma Condé ou à Aliou Bah si ce MoDeL d’agrément existe encore en Guinée ! Douze cadres s’étaient levés pour accompagner le dossier du RPG de leurs signatures. Au nombre desquels El Hadj Ibrahima Fofana, avocat, ancien ministre ; Karamo Kouyaté, ancien ministre, secrétaire général du nouveau parti ; Emanuel Diarra ; Représentant de l’Unicef en Irak, Ahmed Tidiane Cissé, dramaturge, secrétaire général adjoint et Dioumessi Ibrahima Sory, magistrat, en charge des services de sécurité.
Comme par enchantement, après les douloureux événements des 2 et 3 février 1996, ces cinq éminents membres fondateurs du RPG ont été déclarés frondeurs et vidés du Parti. Sans armes ni bagages. Cherchez pas à comprendre, suivez Saloum Cissé du regard ! Quand il portera les résultats de son recensement « à qui de droit, » on en reparlera. Promis et juré !
Diallo Souleymane