Les mauvaises nouvelles se multiplient pour Ousmane Gaoual Diallo et compagnie, en prison depuis plus de deux mois. Alors que nombre d’entre eux sont malades, qu’ils font des aller-retour express au CHU Ignace Deen, ces opposants sont désormais obligés de faire sans leurs différents avocats. Ces derniers qui ont suspendu leur participation aux procès des opposants au 3e mandat du Président Alpha Condé, sont maintenant persona non grata à la Maison centrale de Coronthie. Ils n’auraient plus accès à leurs différents clients. L’information a été confirmée par Me Thierno Souleymane Barry : « Nous avons des difficultés ces derniers temps. Nous n’arrivons pas à rencontrer nos clients. L’affaire est sur la table du bâtonnier Me Djibril Kouyaté. Il a saisi le ministre de la Justice, ce dernier a dit clairement qu’il n’est pas au courant de cette situation ». Pourtant, le ministère de la Justice dit ne pas être à l’origine de cet état de fait. L’avocat s’interroge : « Le ministre a assuré à Me Kouyaté que des mesures vont être prises pour qu’on puisse avoir librement accès à nos clients. Mais jusqu’à présent la difficulté demeure, c’est un comportement que nous déplorons ».

Me Thierno Souleymane Barry dénonce une autre violation des droits de l’homme : « Le droit à un avocat est un droit cardinal. Nous avons décidé de ne pas nous associer à la procédure parce qu’il y a eu violation des différents droits de nos clients et même de la défense. Mais nous n’avons jamais cessé d’être des avocats d’Ousmane Gaoual, d’Ibrahima Chérif Bah, d’Etienne Soropogui et des autres. L’accès à l’avocat est sacré. C’est une simple violation, le Code de procédure pénale guinéen est clair dès que vous êtes devant un officier de police judiciaire vous avez le droit de demander un avocat, à plus forte raison à la Maison centrale. C’est une violation flagrante de toutes les règles que la Guinée a signées ».

Dernièrement, vu les condamnations infligées à des activistes et autres opposants à la nouvelle Constitution, leurs avocats ont décidé de ne plus prendre part aux procès, pour, disent-ils, ne pas cautionner une parodie de justice. Une décision qui aurait entrainé un durcissement des conditions de détention de leurs clients. Certains seraient désormais dans l’isolement, privés de visites, du sport. Ils prendraient également en charge leurs frais médicaux.

Yacine Diallo