Les avocats de la défense des prisonniers Ousmane Gaoual, Chérif Bah, Etienne Soropogui et Cie dénoncent une restriction des libertés de leurs clients, ils disent même être empêchés de rendre visite à leurs clients. Les organisations des droits de l’Homme notamment la RADHO-Guinée (Rencontre Africaine des Droits de l’Homme), l’OGDH (Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme) s’élèvent contre cette situation et parlent de violation des droits humains.
Pour Moussa Samoura, de RADHO-Guinée normalement les détenus politiques sont un peu privilégiés selon les principes du droit commun. Donc ils doivent bénéficier d’un certain traitement de faveur par rapport aux détenus du droit commun. Parce que tout simplement le motif de leur arrestation est politique. «Il y a assez de règlement de compte dan le milieu politique. Ce que nous pouvons demander au gouvernement et au ministère de la justice c’est tout simplement de libérer les détenus le plus vite que possible parce qu’il n’y a pas d’enjeu politique. Il n’y a pas de raison de garder ces gens en prison de surcroit faire des restrictions, interdire les visites des parents des détenus politiques encore moins les avocats. Si toutefois ils leur reprochent quelque chose, qu’ils évacuent le dossier rapidement. On nous dit que ces détenus ont des problèmes de santé tantôt c’est Ousmane Gaoual, ou c’est Cherif Bah ou encore Etienne Soropogui . Nous interpellons le président de la République, il faut qu’il regarde la nation en face. Il n’y a pas d’enjeu politique. Actuellement tout doit être dans la logique de l’apaisement. Il vient de créer un cadre permanent de dialogue, je crois que cela doit être un levier d’apaisement de la politique de l’unité et de la cohésion sociale. Ce cadre permanent ne peut fonctionner que lorsqu’un certain nombre de préalables soient évacués. Il s’agit entre autres de la libération des détenus ou qu’il y ait un procès». M. Samoura pense que tant que les détenus politiques ne sont pas libérés, il n’y aura pas d’apaisement. Il estime que jusqu’à présent, la Guinée traverse une crise sans précédent: «Pour les gens, quand il n’y a pas de violence, il n’y a pas de mouvement, tout va bien, non, nous sommes dans une crise politique qui ne dit pas son nom. Parce que ça ne va pas entre le principal opposant et le pouvoir. C’est que ça ne va pas parce que quoi qu’il en soit il a quand même des militants.»
Souleymane Bah, président de l’OGDH a indiqué que c’est extrêmement grave ce que vie ces prisonniers. «C’est une violation grave des droits de l’homme. Ils ont droit à recevoir de la visite. Les avocats doivent avoir l’accès libre pour les rencontrer afin de préparer leur défense. C’est très grave ce que fait l’Etat. On veut les isoler, alors que ce n’est pas normal. Ils n’ont qu’à revoir leurs lois. Parce que le code pénal, le code de procédure pénal, toutes ces lois prévoient que l’accès doit être libre aux visiteurs, à plus forte raison les défenseurs des droits de l’Homme et les avocats. C’est une grave violation des droits de l’homme que nous dénonçons avec vigueur».
Joint au téléphone, Sékou Keita, chargé de communication nie toute interdiction de visite aux opposants à la Maison centrale: «Il n’y a jamais d’interdiction ou d’empêchement d’accès d’un avocat à la maison centrale surtout dans le cadre de l’exercice de sa profession.»
Ibn Adama