Décidément, Gouverner autrement ne se limite pas qu’aux visites improvisées d’Alpha Condé pour s’assurer de la présence à l’heure des fonctionnaires dans les bureaux. C’est aussi donner des infrastructures et les services sociaux de base (eau, électricité). Kissidougou vient de donner le ton. Les habitants de l’entrée en Guinée-Forestière l’ont compris. Ce lundi 22 février, un groupe de jeunes et de femmes a manifesté dans les rues de la ville de Kissidougou, pour réclamer de l’eau et l’électricité. Selon des témoins, les manifestants ont fait une irruption devant le siège d’EDG pour exprimer leur ras-le-bol contre l’obscurité et le manque d’eau dans la ville. «Ils scandaient : EDG, zéro ! SEG, zéro !». Ils ont été vite dispersés à coups de gaz lacrymogène par la police. Finalement, les manifestants ont alors barricadé la route, sur la sortie de la ville, direction Guéckédou. «Le matin, on a été surpris de voir des manifestants réclamant de l’eau et le courant. Tout le monde a fermé. Il y avait la pagaille. Mais le calme est revenu dans l’après-midi. Les gens n’étaient pas informés de cette manifestation», a indiqué un habitant. Au bord des larmes, une dame qui trime pour avoir de l’eau, exprime sa colère. «Nous sommes sortis pour réclamer l’eau et l’électricité, nous manifestons pacifiquement. Vous voyez, nous sommes là les mains vides. Aidez-nous à avoir de l’eau et de l’électricité ».
Aboubacar Tounkara, la quarantaine, dit être né à Kissidougou, mais sa ville n’a toujours pas d’eau et d’électricité. «Nous devons manifester, nos femmes souffrent à la maison, bientôt le mois de ramadan. Les autorités de Kissidougou sont nulles. Nous voulons l’eau et l’électricité, c’est tout».
Les manifestants promettent de continuer à battre le pavé, tant que les autorités ne prennent pas en compte leur revendication. Ça va barder !
Ibn Adama