L’Université Général Lansana Conté de Sonfonia est l’un des plus grands établissements d’enseignement supérieurs du pays. Cette année, elle est confrontée à un problème de places pour accueillir les nouveaux étudiants. Ceux de Licence 1 semblent les plus touchés. Ils s’en plaignent à longueur de journée. Rencontré le 22 février à la devanture de l’UGLC, Lancinet  Kourouma explique : « Au début, je venais en classe à 8 heures, mais à chaque fois,  je trouvais que toutes les places étaient occupées. Je restais debout 3 heures durant en train de suivre le premier cours. A cette position, il m’était impossible de prendre des notes. Parfois, c’est après la pause que je trouvais une place ou je rentrais à la maison. C’est quand j’ai compris qu’il faut venir très tôt que j’ai décidé de bouger  à 5 heures pour trouver une place ».

Mamadou Baldé, un autre étudiant en licence 1, ajoute que l’insuffisance de places pénalise beaucoup les étudiants: « Pour se trouver une place dans la classe, il faut y être à 6 heures. A 7 heures, la salle est remplie, ceux qui viennent après sont obligés de suivre les cours debout. Dans la classe, on est assis à 5, voire 6, par table-banc. Cela cause d’énormes difficultés, surtout pour la prise des notes ». 

Un problème général pour les nouveaux étudiants, renchérit un autre qui a requis l’anonymat: « Le sujet est vraiment préoccupant chez les étudiants de Licence 1. Toutes les salles, tous départements confondus, sont bourrées. Certains étudiants sont arrêtés au fond, d’autres au niveau des fenêtres pour suivre les cours. Une telle situation est déplorable pour notre pays. Cette année, l’Etat y a orienté plus d’étudiants que d’habitude, c’est ce qui complique la situation ».

Neuf mille étudiants

Le directeur du Service de l’Information et de la Communication, Mamadi Sayon Camara, ne nie pas cette crise de places qui prévaut à Sonfonia. Il a annoncé des dispositions envisagées pour pallier le problème : « Effectivement, il y a un problème de place auquel les étudiants sont confrontés à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Mais, il faut dire que ce phénomène n’est pas propre à l’établissement. Toutes les grandes universités du monde connaissent ce problème, surtout quand les nouveaux étudiants arrivent. Cette année, on nous a envoyé près de 9 000 étudiants. Par rapport au nombre de places disponibles, il y avait un travail de fond qu’il fallait faire pour que le problème soit définitivement  résolu. A ce jour, on a quatre facultés, le problème est presque résolu en Lettres et Sciences du Langage et à la Faculté des Sciences Sociales ». 

Toutefois, il persiste notamment au niveau des Facultés des Sciences Juridiques et Politiques et des Sciences Economiques et de Gestion. «  Le Recteur et ses collaborateurs ont pris des dispositions, dont la subdivision des groupes pédagogiques pour déconcentrer les salles de classe. Il y a bien sûr des répercussions sur l’emploi du temps des étudiants. On a remarqué des places vides dans certaines salles de classe qui peuvent accueillir des tables bancs. Le Rectorat a fait fabriquer environ 400 tables bancs qui sont en train de rallier l’Université. En plus, le Rectorat est en train de voir dans quelle mesure on peut trouver des nouvelles salles de classe pour déconcentrer celles qui sont bourrés. Dans deux ou trois semaines, on va en finir avec ce problème », promet Mamadi Sayon Camara.

 Le Vice-Recteur, Professeur Momoya Sylla, a réagi hors micro : «Le problème de place qui se pose à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia s’explique par le fait que les étudiants ne respectent pas leurs groupes pédagogiques. Ceux qui doivent venir les week-ends viennent s’ajouter à ceux qui doivent venir en début de semaine. Mais, on a instruit les chefs de départements de sensibiliser les étudiants afin qu’ils respectent leurs calendriers ».  

Ousmane Camara, étudiant en licence 1, département de philosophie, explique comment le problème a été résolu chez eux : « Notre groupe pédagogique a été divisé en deux. A présent, il n’y a pas ce problème dans notre classe ».

Baïlo Diallo