«Les Guinéens n’ont pas honte. Ils ont peur. Ils sont comme la tortue, il faut mettre le feu au derrière.» Ces propos sont tenus le 24 février à l’Hôtel Sheraton de Conakry, à la face du monde par celui qui est supposé incarner la nation. Il porte le titre de président de la République. C’est la preuve du mépris du « Souverain » envers son peuple. Les colons qui ont initié les travaux forcés hésiteront à prononcer de tels propos choquants, insultants, indignes, inadéquats, inacceptable et inélégants pour ne pas dire autre chose …

À la suite de ces propos insultants, l’auteur est tombé par terre. Plus bas que le peuple qu’il venait d’insulter. Il s’est affalé, pour reprendre les termes d’un témoin de la scène aussi insolite qu’humiliante qui sonne comme une correction administrée par le souverain des souverains, le seul détenteur de pouvoir et maître du monde, à un homme qui l’offense avec arrogance et morgue. La question qu’il faut se poser est la suivante: Alpha Condé est-il sain de corps et d’esprit ? Sa chute est le signe d’une défaillance biologique induisant des dysfonctionnements physiques et physiologiques de l’homme.

Ses propos sont incompréhensibles pour un homme normalement constitué, ayant la maîtrise de toutes ses facultés . Il est évident que les distingués hôtes de la république seront heurtés par ses propos et peuvent se sentir offensés. Chez nous, injurier, frapper et humilier les siens devant autrui est une forme de manquement grave aux règles élémentaires de la civilité , une atteinte à l’honneur et la dignité de la personne. C’est de ce fait, un grave manquement aux règles élémentaires de nos lois, celles de la république, donc de la société mais aussi celles de l’histoire et de la nature.

Ceci dit, la réponse objective à ce questionnement induit celle de savoir s’il n’y a pas péril en la demeure. Si la république n’est pas en danger. C’est un minimum d’interrogation qu’on doit se poser pour éviter les signes apparents d’un KO. La Guinée est en danger. Nous sommes dans un bateau ivre et sans gouvernail. Le seul recours semble être celui de la miséricorde divine car la barbarie d’Etat, en filigrane, est telle que cet homme n’hésitera jamais à détruire et maltraiter toute forme d’opposition.

Lansana Bangoura