En conférence de presse le 25 février à la Maison de la presse, la Coalition des femmes de Guinée pour la paix a exprimé son regret de voir des maisons démolies à Cona-cris. Sans accompagnement ni ménagement. Les nounous dénoncent un déguerpissement «spontané, violent» qui entraîne des conséquences «profondes» sur la quiétude sociale et la sécurité. Elles estiment que l’opération de déguerpissement, lancée le 27 janvier, hypothèque l’évolution économique des ménages, tout comme celle du pays. En cette période de crise sanitaire, le goubernement aurait repoussé le déguerpissement afin de mieux préparer les esprits à la casse. Kadija Bah, membre de la CFGP, a invité le goubernement du Grimpeur au respect des droits humains. «C’est vrai qu’il y a des gens qui occupent illégalement les emprises publiques, mais on les avait laissé faire. Personne n’a surveillé ces emprises, personne n’est venu leur dire de ne pas s’installer. Par exemple, une boutique permet de nourrir une famille. On ne peut pas dire au proprio de quitter en 72 heures ! On lui a déjà permis la création d’une source de financement. Il aurait fallu que le gouvernement mette en place un système d’accompagnement qui consiste à prévenir, informer, sensibiliser dans un temps bien précis. En plus de cela, mettre en place un système d’accompagnement financier. En quelque sorte, un dédommagement pour soulager les familles avant de procéder au déguerpissement», s’insurge-t-elle.
« Il faut dialoguer »
Par ailleurs, la CFGP (Coalition des femmes de Guinée pour la paix) a indiqué avoir largement œuvré pour la reprise du dialogue, en rupture depuis 2019, entre les fils du pays. «C’est dans l’entente que l’on peut résoudre tout, c’est par le dialogue que l’on peut gérer les conflits. C’est la meilleure stratégie de gestion des conflits. Nous avons travaillé à l’ombre, de février 2020 à février 2021, nous avons milité pour la paix, nous avons démarché des responsables politiques et la société civile pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Nous sommes très contentes de la mise en place du mécanisme du dialogue», a déclaré dame Doras Néma Dioné, la coordinatrice de la CFGP. Pour renchérir, elle invite toutes les parties prenantes à prendre part au dialogue, en l’occurrence celui mis en place par le Prési Alpha Grimpeur. «Nous voulons un dialogue inclusif. N’acceptons pas que nous soyons divisés». La CFGP recommande au goubernement le respect des droits humains «en toutes circonstances», la création des mesures d’accompagnement pour les familles déguerpies, la poursuite des politiques de résilience, l’instauration d’un dialogue franc et sincère entre les acteurs politiques et la restauration de la confiance entre les acteurs politiques, la société civile, le gouvernement et la population.
Yaya Doumbouya