Le 27 février, la première édition du concours radiophonique ‘’Molière-vivant’’ pour le prix ‘’Thierno Monénembo’’ a été bouclée à l’Université Nongo de Conakry. La finale a opposé, d’un côté, six collégiens dont trois filles des quelques écoles de Conakry. L’évaluation a porté sur l’orthographe, la grammaire, la conjugaison et la culture générale sur l’écrivain Thierno Monénembo et ses œuvres. De l’autre, ce sont six lycéens de Conakry, dont trois filles, qui ont débattu des avantages et des inconvénients de l’immigration irrégulière. Catégorie collège, c’est Bintou Sidimé, 10e année à l’école Garaya 2 de Matoto qui l’a emporté. Elle a eu droit à une tablette, un livre BLED, un satisfecit et une attestation. «Je suis très contente. Fière de mes amis et de mes encadreurs. J’ai réussi parce que je me suis beaucoup consacrée au travail et j’ai pu vaincre la peur », lance-t-elle. Pour les lycéens, la première place est revenue à Aïda Bah, 12è année Sciences sociales à l’école Saint-Georges : « Je suis très fier puisque j’ai bossé dur pour y arriver. Je pense que tous les candidats méritaient aussi de gagner ». La récompense comprend une tablette, un livre, un satisfecit et une attestation.

L’écrivain Thierno Monénembo, dont le nom porte le prix, n’est pas surpris de l’exploit des filles : « C’est normal ! Les filles sont les plus intelligentes. Elles sont plus studieuses, plus attentives, plus méticuleuses. Elles font les choses beaucoup plus sérieusement que les hommes qui sont un peu légers. Généralement, dans le monde, les filles brillent davantage que les hommes dans le circuit scolaire. »

Selon l’auteur de Les Crapauds brousse, lorsque l’on envoie sa fille à l’école, la société progresse vite, car si la femme s’instruit, c’est toute la société qui s’instruit. « L’enfant écoute plus sa mère que son père. Tout ce que la mère sait, l’enfant le sait. Dès que la femme est instruite, le pays est instruit. Il faut songer à cela, obliger nos parents à mettre leurs filles à l’école. C’est la seule voie », conseille-t-il.

Thierno Monénembo reste convaincu que c’est la jeunesse qui va sortir la Guinée du bourbier. « C’est très intéressant de parler avec eux puisque l’échange est fertile. Faire ce genre de rencontre enrichit et surtout régénère beaucoup d’espoirs. Quand j’ai rencontré les jeunes, j’ai eu l’impression que le pays vit encore. Cela me redonne de l’espoir. Les élèves sont sortis brillamment des épreuves, c’est très intéressant. Le niveau général est bon.»

Mamady Sidiki Camara, responsable de la communication au ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, a salué l’initiative pédagogique qui permet d’évaluer le niveau des élèves. «La prestation des candidats est très bien. Je pense qu’une telle expérience pourrait aider le département dans ses fonctions, mais aussi amener les élèves à chercher, à se perfectionner. C’est une activité très captivante qui permettrait aux uns et autres de savoir jusqu’où se trouve le niveau de leur formation. C’est une leçon aussi pour les formateurs qui sauront désormais ce qu’il faut davantage renforcer dans la formation des enfants. Nous sommes très impressionnés », indique-t-il.

«J’ai eu de bonnes impressions parce que vous savez que ce n’est pas évident de réussir un coup d’essai. Mais, avec tout ce qui s’est passé, je suis très satisfait. Quand on prend l’éducation, c’est le baromètre de tout développement. Il faut donc promouvoir le système éducatif guinéen, c’est dans cette logique que je me suis engagé dans ce projet à travers mon émission L’École d’abord à la radio City FM », explique Mamadou Diongassy Bah, l’initiateur.

Yaya Doumbouya