Guinée, militaires dans les rues sur fond de manifestation

L’Economist Intelligence Unit (EIU) a publié son rapport 2020 sur la perception de la démocratie dans le monde début février. En Afrique, l’EIU a pris en compte seulement 50 pays : Seychelles, Soudan du Sud, Somalie et Sao Tomé-et-Principe ne sont pas classés. L’Ile Maurice est le seul pays africain à se hisser à la loge « démocratie parfaite ». La Guinée figure parmi les régimes autoritaires. Comme toujours d’ailleurs.

Pour établir son classement, l’EIU a défini des critères précis: processus électoral et pluralisme, libertés civiles, fonctionnement du gouvernement, participation politique, et culture politique. Les pays sont ainsi classés : « pleine démocratie », « démocratie imparfaite », « régime hybride » et « régime autoritaire », à chacun son cas. La Guinée, avec 30,08, est 36è en Afrique et 133ex au rang mondial. Avec le même classement l’an passé, elle aura stagné.

L’EIU note qu’en général, la démocratie a reculé dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne. La situation sécuritaire en est la principale cause, aggravée par la pandémie de Covid-19, note l’EIU dans son rapport. « L’avancée du djihadisme en Afrique de l’Ouest, notamment, a entraîné une déstabilisation des Etats qui ont eu de plus en plus de mal à contrôler leurs territoires. Cela a entraîné une détérioration des critères pertinents pour plusieurs pays dans la catégorie fonctionnement du gouvernement. De plus, les élections contestées dans de nombreux pays ont entraîné de mauvaises performances dans la catégorie processus électoral et pluralisme ».

Parmi les 50 pays classés, il y a un à « pleine démocratie » l’Ile Maurice ; sept pays à démocraties imparfaites dont le Cap-vert, l’Afrique du Sud, le Ghana ; 14 à démocraties hybrides dont Malawi, Sénégal, Maroc ; les 28 autres sont dans la catégorie des régimes autoritaires dont la Guinée, le Mali, Cameroun, Soudan, Libye… Selon le rapport, le Togo est le pays qui a dégringolé le plus, 15 places perdues dans le classement. Cela s’expliquerait essentiellement par la tenue de l’élection présidentielle entachée d’irrégularités et la répression de l’opposition qui s’en est suivie.

Oumar Tély