Dans la soirée du lundi 1er mars, le Président Alpha Condé a accordé la grâce à sept prisonniers qui purgeaient leurs peines à la Maison centrale de Coronthie. Il l’a officialisé à travers un décret lu sur les antennes de la RTG. Il s’agit d’Aliassa Barry, Mamadou Saidou Koulibaly, Mamadou Lamine Diallo, Mamadou Saliou Diallo, Mamadou Yaya Barry, Souleymane Diallo et Mamadou Oury Barry, tous mineurs condamnés par le tribunal pour enfants délocalisé à la Cour d’appel dans la nuit du 13 février. Ils étaient inculpés pour transfert, fabrication, détention, port et utilisation d’armes de guerre et de petit calibre, de leurs munitions et d’autres matériels connexes, d’association de malfaiteurs, de menace et de participation délictueuse à un attroupement. Ils ont été condamnés à cinq mois d’emprisonnement. Le Chef de l’Etat gracie donc des prisonniers qui étaient sur le point de finir de purger leurs peines. Il ne leur restait pratiquement que trois semaines.

Ces enfants ont été interpellés lors des violences qui ont éclaté après la présidentielle du 18 octobre 2020. Pendant leur procès, ils ont catégoriquement rejeté les charges articulées contre eux. Une douzaine d’entre eux a d’ailleurs été arrêtée tout prêt de leurs garages à Baïlobaya, dans la préfecture de Dubréka : « Nous travaillons dans un lieu qui abrite des garages, des ateliers…Comme il y avait de la tension dans la zone, mon maitre m’a dit au téléphone d’aller me réfugier dans un immeuble d’à côté. C’est dans cet immeuble que se trouve la femme qui prépare pour nous. J’ai fait un jour avec d’autres apprentis, le lendemain vers 17h, des policiers ont défoncé les portes pour nous arrêter tous. Ils ont fouillé toute la maison, ils n’ont trouvé aucune arme. Ils ont emporté nos téléphones », a expliqué à la barre Mamadou Aliou Diallo

N’empêche, certains acteurs de la classe politique guinéenne se frottent les mains ! Ils voient dans ce geste du Grimpeur un pas vers l’apaisement : « Des jeunes mineurs arrêtés lors des manifestations et détenus à la maison centrale de Conakry ont été graciés hier par le président Alpha Condé. Un Premier pas vers l’apaisement » écrit Bah Oury, président de l’UDRG sur les réseaux sociaux.

Il faut tout de même signaler que dans ce dossier, il y avait une vingtaine de mineurs. Au-delà de ces sept qui ont bénéficié de la grâce, sept autres avaient été condamnés au temps mis en prison, cinq ont bénéficié d’un non-lieu partiel, un qui avait moins de 13 ans, n’avait pas été jugé.

Yacine Diallo