Le chef de l’opposition nigérienne, Hama Amadou, a été placé sous mandat de dépôt et transféré à la prison civile de Filingué dès le 1er février. La détention fait suite à des soupçons le reconnaissant comme l’un des principaux instigateurs des violences post-électorales qui ont éclaté dans la ville de Niamey au lendemain de la déclaration des résultats provisoires donnant Mohamed Bazoum, candidat et dauphin du parti au pouvoir vainqueur. Selon Confidentiel Afrique, deux autres hommes d’affaires malien et nigérian, argentiers de Mahamane Ousmane, ont quitté le territoire nigérien sur la pointe des pieds. Détails exclusifs
Beaucoup d’eau commence à couler sous les ponts. Des dessous insoupçonnés de cette élection présidentielle 2ème tour se révèlent au fur et à mesure. Confidentiel Afrique annonçait en exclusivité le sponsoring de soutien de campagne d’un montant de 4 millions d’euros fait par le Président Alpha Condé en faveur de Mahamane Ousmane, le challenger de Mohamed Bazoum. Objectif: faire perdre le pouvoir à l’équipe du Président Issoufou Mahamadou, lequel est devenu l’ennemi juré du régime de Conakry. Dans cette édition, Confidentiel Afrique révélait les vrais visages des comploteurs contre le régime de Niamey, qui manœuvraient en embuscade pour porter au pouvoir le candidat Ousmane Mahamane. Sans répit. Il s’agit d’un homme d’affaires malien et d’un milliardaire nigérian, bien introduits au palais d’Alpha Condé. En première ligne, ces deux missi dominici ont joué à fond la carte de leur jocker Mahamane Ousmane en introduisant ce dernier au palais Kékoutoureya. Ils s’en sont servis à satiété avant d’être transportés via un jet privé sur Abuja. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, l’homme d’affaires malien et nigérian ont dû quitter la capitale nigérienne juste avant la proclamation provisoire des résultats de la présidentielle donnant vainqueur Bazoum Mohamed avec 55,25 % des voix contre 44,25 % pour Mahamane Ousmane.
Le dauphin et candidat désigné du parti au pouvoir nigérien peut désormais rouler sur du velours en réalisant le rêve du président sortant Issoufou Mahamadou qui quittera le pouvoir le 6 avril prochain. Les choses ont dégénéré à l’annonce de la victoire de Bazoum Mohamed avec des scènes de pillages de biens publics, privés et 2 morts d’hommes. Hama Amadou, président du parti Moden Fa s’était rendu de son propre gré à la police judiciaire de Niamey le 26 février dernier. Il avait été placé en garde à vue durant trois jours. Il a été placé sous mandat de dépôt le 1er mars avant d’être transféré à la prison civile des Filingué. Le général à la retraite Boureima Moumouni, qui a battu campagne aux côtés de Hama Amadou et Mahamane Ousmane et dont le discours politique a été très radical envers le régime a été aussi transféré à la prison de Ouallam. Une dizaine de chefs d’accusations planent sur sa tête, il est accusé de propagande à caractère raciste, de propos de nature à dresser les citoyens les uns contre les autres, et de complicité de destructions de biens publics. Hama Amadou n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice, en 2011, alors qu’il soutenait le Président Issoufou aux élections présidentielles face à Seyni Oumarou, l’ancien président de l’Assemblée nationale sera déclaré coupable dans l’affaire dite des ‘’bébés importés’’. Suite à sa condamnation, il sera déchu de ses droits civiques et politiques. Aux dernières élections présidentielles du Niger, la Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature. Son parti a alors décidé de soutenir la candidature de l’ancien président, Mahamane Ousmane qui est officiellement arrivé en seconde position avec 44,25 % des voix face à Mohamed Bazoum 55,25 % des voix.
Maguette Mbengue et Pierre René
(Confidentiel Afrique)