Au Bénin, Mme Reckya Madougou, candidate recalée pour la présidentielle du 11 avril du parti d’opposition Les Démocrates, a été arrêtée le mercredi 3 mars à Porto Novo, selon son avocat.
L’opposante venait de finir une conférence publique avec d’autres candidats de l’opposition dont les dossiers ont été aussi repoussés. Parmi eux, Joël Aivo qui a pu relater la scène de son arrestation.
Ils rejoignaient Cotonou, explique-t-il, à bord du même véhicule lorsque la police les a coincés sur le pont de Porto Novo et a débarqué de force les autres passagers excepté Madame Madougou. La police a alors pris le volant et l’a ramenée à Cotonou, en exécution d’un mandat d’amener de la Criet, la Cour répression des infractions économique et du terrorisme. Une source déclare que son arrestation est « en lien avec les deux militants de son parti placés sous mandat de dépôt lundi 1er mars pour association de malfaiteurs et terrorisme ». Ils sont soupçonnés de vouloir organiser contre de l’argent, des troubles pendant l’élection présidentielle.
Reckya Madougou sera présentée au procureur à la fin de l’enquête. D’après ses avocats, ses téléphones lui ont été confisqués. Le gouvernement n’a fait aucune déclaration et le procureur spécial de la Criet doit s’exprimer devant la presse ce jeudi matin, rapporte RFI. Me Renaud Agbodjo, l’avocat de Reckya Madougou, affirme que la police l’a arrêtée sans l’avoir convoquée au préalable. C’est le procureur spécial de la Criet, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, qui a signé son mandat d’amener.
« Les motifs principaux sont toujours association de malfaiteurs et le terrorisme. Il faut considérer qu’en réalité sa candidature gêne et cette arrestation-là est visiblement politique. Donc nous dénonçons cette arrestation totalement arbitraire et illégale », explique-t-il.
Après l’arrestation de l’opposante, un opposant a déclaré que la démocratie béninoise « est à l’agonie et qu’il faut continuer le combat pour la restaurer ».
F. Kessy