En lisant ce qui est présenté comme le mémo du Chef de file de l’Opposition adressé à M. Alpha Condé, une phrase attire l’attention au sujet des  » détenus politiques « . L’expression : « détenus politiques » est employée par le Président de l’UDG lui-même. Dans le mémo, il est écrit ceci :  » Quand la justice aura terminé son office, nous sommes persuadés que vous aurez le loisir d’user de votre droit de grâce. »

S’agissant des responsables politiques et acteurs de la société civile incarcérés,  il est curieux que le Chef de file de l’Opposition parle déjà de « grâce » alors qu’il n’y a pas encore eu de procès, à plus forte raison de condamnation définitive dans ce dossier. Cette communication augure-t-elle le scénario qui se profile à l’horizon, c’est-à-dire faire condamner ces détenus en dépit du caractère fallacieux des accusations portées contre eux et les gracier par la suite ?

Il y a quelques jours, des adolescents qui avaient été arrêtés au lendemain de la présidentielle du 18 octobre ont été jugés, condamnés par le Tribunal pour Enfants de Conakry à cinq mois de prison et graciés à quelques semaines de l’expiration de leur peine. Est-ce le dénouement prévu dans le dossier des acteurs politiques et de la société civile ?

Le Chef de file de l’Opposition et son cabinet devraient plutôt œuvrer à obtenir la tenue d’un procès juste et équitable dans un délai raisonnable au lieu d’évoquer une éventuelle grâce comme si les intéressés étaient déjà reconnus coupables et condamnés définitivement. C’est le plus grand service qu’ils pouvaient rendre à la Guinée dans le contexte du  » s’opposer autrement « .

Me Mohamed Traoré