Le 4 mars, Alpha Condé a annoncé la fermeture des boîtes de nuit et l’interdiction des regroupements lors des cérémonies de mariage, baptême et autres décès pour limiter la propagation de la Covid-19 et l’épidémie d’Ebola. Si certains citoyens apprécient la mesure, d’autres la déplorent.
Rencontré ce 8 mars à Kaporo-marché, Amara Cissé, élève, trouve la mesure bonne, mais doute de son application : «Je pense que la décision est bonne, vu que notre pays est confronté à une crise sanitaire qui perdure. La mesure pourrait donc limiter les contaminations. Mais la fermeture des boîtes de nuit n’a pas d’importance, parce qu’une simple annonce sans les mesures coercitives ne va pas empêcher le fonctionnement de ces lieux de loisir».
Mariame Kourouma, étudiante, est contre la décision : «La décision n’a pas de sens, parce que chaque jour les gens se bousculent au marché de Madina. Interdire les cérémonies et fermer les boîtes de nuit ne font que ralentir les activités économiques. L’Etat doit juste exiger le respect les mesures barrières».
Fanta Diawara, diplômée en journalisme, rencontrée au Centre-émetteur, apprécie la décision en ces termes : «L’interdiction des regroupements lors des cérémonies est salutaire. La décision pourrait limiter la propagation des deux virus dans notre pays. C’est vrai, actuellement la situation n’est pas facile, mais comme c’est pour le bien-être de tout un chacun, elle est acceptable. Les cérémonies sont importantes, mais elles peuvent être célébrées à n’importe quel moment. On peut donc momentanément arrêter cela, car la santé est plus importante ».
Aissatou Bah, vendeuse au carrefour Contéyah (Nongo), désapprouve la décision : «La décision n’a pas d’importance, parce que les citoyens se bousculent chaque jour dans les marchés et les établissements d’enseignement. L’Etat devrait se limiter à exiger le respect des mesures barrières lors des cérémonies. Il doit laisser les citoyens célébrer les cérémonies parce qu’elles sont rares dans les familles et synonymes de joie parfois. Si on a un cas de décès, on ne peut pas faire l’enterrement seul, il faut que les voisins interviennent».
Pour Oumou Seck, responsable commerciale : «Aujourd’hui, c’est le 8 mars, la journée internationale des droits de la femme. A cette occasion, j’aimerais avoir plus de liberté pour célébrer la journée comme je le voudrais. Mais, l’Etat a interdit les regroupements pour éviter la propagation des maladies. Je pense que c’est une bonne décision, pour éradiquer les maladies. Elle pourrait affaiblir les virus, pour nous sortir de la situation».
Baïlo Diallo