Le Prési Alpha Grimpeur a, contre vents et marées, obtenu son 3e mandat. Un passage en force auquel le PM Ibrahima Kassory Fofana a activement participé. Il a été donc reconduit au poste de Premier ministre, peut-être pour les deux prochaines années, comme il l’a affirmé lui-même. Depuis, il clame partout que son combat porte désormais sur l’éradication de la pauvreté et l’émergence du pays.
Ce 9 mars, dans une interview au quotidien français Les Echos, Kassory Fofana a annoncé son intention de faire profiter aux populations la croissance économique guinéenne qu’il juge solide : « Notre ambition est avant tout sociale. C’est le sens du mandat que j’ai reçu du président de la République. Nous avons une croissance solide, soutenue, mais elle n’est pas inclusive. Je veux une croissance qui se mange et qui touche ainsi tous les Guinéens. L’un des objectifs sur lequel je me suis engagé est de sortir d’ici à 2026 quelque 6 millions de personnes de l’extrême pauvreté. Je veux consacrer à l’ensemble de notre programme global de réduction de la pauvreté 4 % du PIB. Au-delà, nous avons des atouts, des avantages comparatifs dans différents domaines sur lesquels nous comptons capitaliser pour réaliser cette ambition sociale, comme les richesses minières, l’agriculture ou le capital humain. La Guinée dispose de plus de 12 millions d’hectares de terres arables ».
Depuis l’arrivée du Président Alpha Condé à Sékhoutouréya, l’exploitation des ressources minières, la bauxite en tête, a explosé, notamment dans la zone spéciale de Boké. Mais les retombées économiques ne sont pas forcément visibles sur le terrain. Elles laissent plutôt place à la pollution de l’environnement, à la pauvreté…Le Premier ministre annonce l’installation prochaine d’une filière de transformation industrielle : « Le secteur minier contribue aujourd’hui à hauteur de 20% au PIB. Il doit nous servir de levier pour le développement d’autres industries. Nous exploitons la bauxite, nous sommes en train de mettre en place une filière de transformation industrielle pour produire l’alumine et l’aluminium, avec une dizaine de projets de raffineries. Une entreprise Sino-franco-singapourienne en a déjà entrepris la construction. Une autre implique des Américains, des Britanniques et des Allemands. Les Russes possèdent aussi une usine en production. Un groupe des Emirats-arabes-unis avance également dans le projet. Ce programme d’industrialisation va permettre au pays de créer plus d’emplois et plus de valeur ajoutée pour l’économie ».
Yacine Diallo