Champion en aveux d’échec et d’impuissance, Alpha Condé déclare encore : «Je vois que les ministres ne prennent pas au sérieux mes directives… ». Ce propos doit suffire pour comprendre que seule la légitimité confère une autorité vertueuse à un dirigeant.
Et mieux, quelqu’un qui a trahi son serment sacré, l’esprit et la lettre de la constitution, ses promesses «océaniques», son prétendu combat politique et ses vrais militants, peut-il espérer être pris au sérieux ? Il se dit souvent que dans le vol et la confiscation, la seule règle de partage qui s’impose est le rapport de forces.
En fait, le dictateur n’a ni amis ni collaborateurs. Il dispose plutôt de courtisans entretenus pour être au service de ses ambitions hégémoniques du pouvoir. Ainsi, comme des pions, il leur fait jouer des rôles en leur distribuant des postes taillés à la mesure de ses intérêts personnels. Dès lors que son pouvoir est illégitime, c’est-à-dire imposé au mépris des lois et règles de la démocratie, ils ne se sentent redevables qu’à sa personne et non au service public. C’est pourquoi, ils sont ainsi obligés de «lécher ses bottes» et chanter ses louanges pour bénéficier de privilèges éhontés d’un pouvoir auquel le véritable peuple ne se reconnaît pas.
C’est naturel que la dictature attire les «charognards» porteurs de statuts ronflants qui profitent des faiblesses du système pour dépouiller la population. Ils vendent des illusions pour pouvoir faire des affaires juteuses en toute opacité; donc il y va de soi que nous en soyons victimes. Dommage que tout ceci soit au péril de nos maigres ressources publiques, notre stabilité politique et notre avenir commun.
Aliou Bah, MoDeL