Le mois de mars n’est pas qu’un mois de fête, c’est aussi un mois de revendication des droits des femmes. Celles de Guinée commencent à oser. Le 20 mars devant le Palais Sékhoutouréya, des travailleuses de la société internationale Cashew Holding ont bruyamment réclamé la réouverture de l’usine de transformation de noix de cajou. «Ouvrez notre usine, nos maris sont au chômage,» ont-elles scandé. Les femmes ont été dispersées par les forces de l’ordre déployées en nombre pour protéger le Palais présidentiel.Une femme a été brièvement interpellée en dépit de la banderole de soutien au 3è mandat du Président-Grimpeur qu’elles brandissaient.
Selon Dame Salmana, représentante de la société internationale Cashew en Guinée, l’usine a été fermée depuis 2018 parce qu’elle a contracté une dette de 20 millions de dollars auprès de la banque UBA qu’elle n’a pas dû correctement rembourser. Elle accuse la banque UBA de refuser toutes négociations. «Nous sommes allées voir le ministre de l’Industrie, Tibou Kamara, pour qu’il nous aide. Nous lui avons présenté tous les documents, il a adressé un courrier à la banque mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de suite, elle refuse toutes négociations. Aujourd’hui, nous voulons voir le père de la nation, le président Alpha Condé. Qu’il nous vienne en aide, qu’il vienne essuyer les larmes aux yeux des femmes ! Les femmes souffrent. La société où nous travaillons a recruté quelque 420 femmes et 285 hommes. Grâce à cette société, tout ce monde travaillait. Aujourd’hui, nous sommes au chômage. Toutes ces femmes ne font que pleurer. Nous sommes venues voir le président de la république pour qu’il nous vienne en aide. Nous reconnaissons le prêt de 20 millions de dollars, mais la banque ne nous laisse même pas l’opportunité de rembourser, elle est venue saisir l’usine. Nous sommes prêtes à rembourser mais pour rembourser un prêt, il faut travailler.»
Ibn Adama