Le virus des blocages n’a pas fini d’infecter les opposants d’Alpha Grimpeur à l’aéro-hangar de Cona-cris Gbessia. La Petite Cellule Dalein Diallo, comme au décès de son ami Soumaïla Cissé du Mali, a été empêché de sortir de Cona-cris le 16 mars, alors qu’il s’apprêtait à rallier Abidjan pour participer aux obsèques de Hamed Bakayoko, le Premier ministre ivoirien, décédé le 10 mars en Allemagne. Cette fois-ci, la boss de l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG, a accédé à l’aéro-hangar, fait les formalités de voyage (il était l’avant dernier passager à monter à bord du coucou Air Ivoire) et s’était même installé en classe Business. Et paf, on le débarque. Pour la deuxième fois. Cette fois-ci, son passeport a été confisqué.

L’opposant a obtempéré pour ne pas «retarder les autres passagers.» Son mandat d’aller présenter les condoléances de l’Internationale Libérale au RHDP et au Président ADO peuvent attendre. C’est un ordre. Celui de la Police de l’air et des frontières guinéenne s’impose à celui de l’Internationale Libérale dont il en est l’un des en haut de en haut. La Petite Cellule Dalein Diallo s’est confié à nos confrères de Djoma TV, juste après sa mésaventure. En voici quelques bribes de leur entretien téléphonique. Bon appétit !

«Lorsque j’ai reçu le mandat de l’Internationale Libérale, je me suis préparé : j’ai fait mon test Covid-19 et je me suis rendu à l’aéroport. J’ai accompli toutes les formalités aussi bien au niveau de la compagnie Air-Ivoire qu’au niveau de la Police et de la Douane. Comme j’ai un billet business, je me suis installé dans le salon business. Après, l’agent est venu me chercher pour m’embarquer. J’ai été le dernier ou l’avant-dernier passager à être embarqué. Quelque temps après, au moment où les gens s’apprêtaient à décoller, j’ai vu entrer un gradé, certainement un colonel, entrer dans la cabine, discuter avec les gens (l’équipage) et après ils sont sortis. Tout le monde était embarrassé, on se posait des questions, moi-même je me suis posé des questions. Finalement, un membre du personnel à bord est venu me notifier qu’ils ont des trucs avec la Police des frontières qui a demandé de me débarquer. Aucun policier ne s’est adressé à moi, c’est la compagnie qui m’a notifié que le décollage était retardé en raison d’un problème qu’ils ont avec la Police des frontières, ça a été annoncé publiquement annoncé sans qu’on ne s’adresse à moi. Après un membre d’équipage est venu très gêné, me dire : M. Diallo, nous avons vraiment des soucis, c’est à cause de vous, la Police des frontières n’autorise pas à décoller avec vous. J’ai attendu quelques temps et j’ai dit, je ne vais pas retarder les autres passagers (…) Au moment où je sortais de l’aéroport, un policier m’a demandé mon passeport, je le lui ai donné et je suis revenu à la maison. Voilà les faits.»

Puisque « les autorités ivoiriennes » savaient qu’il était attendu pour «représenter l’Internationale Libérale », la Petite Cellule Dalein Diallo a joint Abidjan illico. Il a expliqué à Patrick Achi, le Premier ministre ivoirien par intérim,  «les conditions dans lesquelles» il a été « débarqué

On a l’impression que tout est fait pour vous humilier à chaque fois à l’aéroport de Conakry. La première fois, on vous a refusé le parking VIP, la deuxième fois, vous avez reçu un non-recevoir de voyage, quand vous devriez aller à Bamako pour les obsèques de votre ami, Soumaïla Cissé…, hasarde un journaleux. «Vous savez avec quel acharnement aujourd’hui Alpha Condé… Dès qu’on dit Cellou, il devient fou, complètement. Comment le président de la République peut instruire de ne plus laisser Cellou accéder au parking VIP. Ce n’était personne d’autre qu’Alpha. J’avais interrogé le commandant de l’aéroport et le gendarme avait dit que ce sont les instructions d’en haut. Ce qui a dû se passer aujourd’hui, ce que Alpha a été informé tardivement peut-être que je voyageais, si bien que j’ai fait toutes les formalités. Il est important de savoir qu’il n’y a aucune décision ni administrative ni judiciaire m’interdisant de sortir du territoire national. Chaque fois (…), je dis non, ça ne repose sur aucun élément de droit. C’est comme l’occupation de mes bureaux, il n’y a pas d’acte, il n’y a pas de décisions de justice qui ferment nos bureaux, il n’y a pas d’actes administratifs qui ferment nos bureaux, tout comme lorsqu’on a décidé de me séquestrer, après les élections, il n’y avait pas d’acte. Donc, Alpha Condé, c’est lui qui gère Cellou et il veut à tout prix montrer qu’il est plus fort et qu’il s’en fout du droit, il veut montrer qu’il a la force (…) », déclare l’opposant.

Rappelons qu’après l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, l’Abeille de la NGR, le Sid de l’Ufr, Halimatou, la douce-moitié de La Petite Cellule Dalein Diallo et Cellou lui-même avaient été empêchés de quitter Cona-cris. Les autorités guinéennes avaient par la suite autorisé l’Abeille et le Sid à sortir du bled. En ce qui concerne La Petite Cellule Dalein Diallo, le calvaire continue.

Mamadou Siré Diallo