L’opération de déguerpissement des emprises des routes du grand Conakry entamée par le goubernement a réveillé de vieux conflits domaniaux. C’est devenu une aubaine pour de nombreuses personnes qui estiment avoir été expropriées de leurs terres. Elles dénoncent leurs voisins ou les occupants des terres auprès du ministère de la destruction que dis-je du mystère de la ville et de l’habitat d’Ibou Kourouma. La corruption aidant, les agents profitent de l’opération pour se faire plein les poches, selon de nombreux témoignages à travers Conakry et sa périphérie. Notamment, à Hafia II où un opérateur économique a été accusé de payer les agents destructeurs du Ministre Kourouma pour se frayer un chemin, à Lambanyi où des femmes dont les tables et boutiques ont été cassées, accusent les agents destructeurs corrompus. Non contents de la casse des boutiques et autres maisons de certains citoyens de la SIG Madina récemment, des jeunes du coin ont manifesté pour réclamer la destruction des restes des boutiques de la zone. « A bas les magasins à la SIG, à bas les boutiques à la SIG » ; scandaient les manifestants. Ils ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes. 

Tout serait parti d’un conflit domanial qui oppose un certain Ali Wann et une famille Tolno. C’est la casse de la maison d’une dame de la famille Tolno qui a fait déborder le vase. L’affaire prend des allures de règlement de compte.  La boutique d’Ali Wann avait été cassée. « C’est la famille Tolno qui avait logé Ali Wann, au lieu de payer le loyer à cette famille, il envoie l’argent au Patrimoine Bâti Public. Quand les agents du ministère de la ville sont arrivés, ils ont cassé la boutique d’Ali Wann, il ne l’a pas aimé. Comme la dame de la famille Tolno a construit ici, Ali a envoyé des inconnus pour casser. C’est pourquoi nous manifestons ce matin. Comme ils ont cassé chez la dame, ils n’ont qu’à casser toutes les boutiques qui se trouvent à la SIG Madina », a exigé un manifestant. D’ailleurs, selon le jeune manifestant, les gens viennent sous-louer les boutiques, au lieu de payer à la personne qui leur a loué la maison, ils vont payer au patrimoine bâti public. « Nous voulons qu’on débarrassé notre quartier de ces boutiques et magasins. L’Etat a cassé à Bambéto et à Coza, donc s’il casse à la SIG Madina, ce n’est pas un problème », a lancé le manifestant.

Ibn Adama