Les détenus politiques actuellement à la Maison Centrale de Conakry, comme tout détenu, peuvent trouver le temps assez long, la procédure judiciaire les concernant assez lente ; mais ils se sentent aucunement abandonnés. Les membres de leurs familles, leurs amis, des militants et des dirigeants de leurs partis ont toujours émis le souhait de leur rendre visite afin de leur remonter le moral et de s’enquérir de leurs conditions de détention. Ils se sont malheureusement heurtés au problème de permis de communiquer dont la délivrance se fait au compte-gouttes et pour une très courte durée.
Obtenir ce document est la chose la plus banale quand il s’agit de dossiers qu’on peut qualifier d’ordinaires. Mais pour un dossier aussi politique, avoir un permis de communiquer avec les détenus relève d’un véritable parcours de combattant. C’est un devoir d’en témoigner. Ce n’est donc pas la faute des familles politiques ou biologiques des détenus si le droit de ces derniers de recevoir des visites ou d’être en contact avec le monde extérieur est violé. Les restrictions qui leur sont imposées au mépris de la loi sont le fait de ceux qui les prennent en otage bien que les infractions à eux reprochées soient impossibles à établir. On devrait donc éviter de faire une explication politicienne de la situation des détenus ou de s’en servir pour régler des comptes.
Me Mohamed Traoré