Le 27 mars, l’Ufdg, Union des forces démocratiques de Guinée, a tenu une deuxième assemblée générale hebdomadaire virtuelle. Son leader, Cellou Dalein Diallo, entouré de quelques membres du bureau exécutif, a officié. « La Guinée est confrontée à une crise économique marquée par une baisse drastique des revenus des ménages, une aggravation du chômage et une flambée des prix des denrées de première nécessité. C’est la conséquence directe de la dépréciation de la monnaie nationale, la fermeture des frontières et l’augmentation fantaisiste des impôts et taxes. Pendant que les Guinéens peinent à faire face à ces avalanches de malheurs, voilà Alpha Condé et son clan qui mobilisent bulldozers et pelles mécaniques pour aller à l’assaut des maisons d’habitations et des commerces des pauvres citoyens faisant des centaines de sans-abri », a dénoncé Cellou Dalein Diallo. Ce qui est révoltant, poursuit-il, c’est le fait que l’opération de déguerpissement se déroule dans un contexte de « crise aigüe et sans aucun programme d’aménagement des voies publiques et terrains dégagés. Est-ce un sens de gouverner autrement ? »

Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée a exprimé sa solidarité aux victimes du déguerpissement. Pour lui, la misère que les Guinéens sont en train de subir n’est pas une fatalité, c’est plutôt la conséquence d’une mauvaise gouvernance. Mais aussi d’un manque de vision et d’humanisme des dirigeants de notre pays. Il a invité les Guinéens à mettre un terme à la dictature et à la confiscation des droits et libertés, mais aussi au détournement des richesses au profit de l’élite dirigeante.

« Ne soyons plus des spectateurs passifs d’une déshumanisation de notre société érigée en rang de politique publique. L’enjeu va au-delà de la persécution que subissent les opposants au troisième mandat, notamment de l’Ufdg. Il s’agit de prendre conscience du profond mépris d’Alpha Condé envers les Guinéens qu’il identifie avec son arrogance habituelle. Exigeons en exploitant toutes les ressources du droit et de la non-violence afin de mettre fin à la tyrannie. Mais également pour la libération des détenus politiques, la séparation des pouvoirs et l’indépendance des institutions », renchérit le président de l’Ufdg. Faisant allusion à la hausse du prix du carburant à la pompe dès après le Ramadan, Madame Bah Maïmouna Diallo, la présidente nationale des femmes de l’Ufdg, a déclaré que ce n’est pas aux Guinéens de payer les conséquences de la mal gouvernance. « Nous devons refuser de supporter cela. On nous avait promis de partager la prospérité, à la place, on nous impose une pauvreté généralisée, encore jamais connue par le peuple de Guinée. » Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Ufdg chargé des affaires juridiques, a invité tous les Guinéens à s’unir pour le changement.  

Yaya Doumbouya