Ce que nous retenons, c’est qu’au-delà des milliers de morts parmi toutes les ethnies, de tous les horizons, il convient de dire que la parenthèse Sékou Touré dans l’histoire de Guinée est tout sauf un détail. C’est même essentiel. Ce qui a été fait pendant cette parenthèse dépasse tout ce que l’on pouvait penser, imaginer ou croire. Sékou Touré et son système ont transformé la Guinée en un laboratoire du mal, avec des ingénieurs qui avaient pour seule mission de déshumaniser le Guinéen.
Le système Sékou Touré était en avance sur la fabrication du mal, de son entretien et de sa perpétuation. Le système a sophistiqué le mal, il l’a rendu presque religieux. On ne pouvait vivre que dans la dissimulation du mal. Le système a fait des choses auxquelles nous n’étions pas habitués dans nos traditions ancestrales en Guinée, on pourrait même dire que le système a créé une religion autre que nos croyances habituelles. Tout tournait autour du mal.
L’histoire est têtue mais elle reste l’histoire. Comme l’ossature du système était basée sur le mensonge, la manipulation, la dissimulation, le pays vit, 35 ans après, dans la confusion et dans le déni.
Mais comme c’est Dieu qui est bon, c’est Dieu qui est grand, c’est Dieu qui peut, le système s’est auto-maudit, avec ses Fatiha en toutes circonstances pour un oui ou pour un non.
Jamais dans notre vie, nous aurions cru que Sékou Touré, le pourfendeur de l’impérialisme américain, pourrait mourir dans un hôpital américain. Vous le savez vous-même, matin, midi et soir, nous maudissions les Américains. C’est aussi Sékou Touré, cette ambiguïté permanente. C’est pourquoi il y a matière à désespérer de la situation de la Guinée. Un malade ne guérit que si sa maladie est bien diagnostiquée, et qu’il lui a été prescrit les bons médicaments. Pour l’instant, la Guinée n’en prend pas le chemin, et les victimes existent et attendent toujours justice. Et elles l’auront ici-bas ou dans l’au-delà.
M.L