Pour faire passer l’idée de la hausse prochaine du prix du carburant à la pompe, le président Alpha Condé présente cette mesure comme étant déjà en vigueur ailleurs. Ainsi, selon lui, d’une part au Sénégal, le prix du litre du carburant est de 13 000 GNF et de l’autre en Côte d’Ivoire, il serait de 14 000. Eh bien, si l’information se vérifie pour le cas du Sénégal, ce n’est pas le cas pour le voisin du sud. Et au-delà, de la comparaison avec ces deux pays, il ressort que c’est davantage la dépréciation de la monnaie nationale qui est en cause.
« Les prix sont en train de grimper partout dans le monde. Au Sénégal, le litre de carburant est à 13.000 GNF et en Côte d’Ivoire c’est 14.000 et nous, nous sommes à 9.000 GNF. Nous allons augmenter le prix dès après le mois de ramadan » a encore dit Alpha Condé hier dimanche à Tormelin. Voulant vérifier ces allégations, Ledjely constate que le litre du carburant est aujourd’hui vendu à 775 FCFA au Sénégal, soit 13 973 GNF (au taux de change de 1 FCFA=18,03 GNF). Par contre, en Côte d’Ivoire, le même litre vaut 600 FCFA, soit 10 818 GNF.
Par ailleurs, si la hausse du prix à la pompe dépend, comme le disent le chef de l’Etat et son ministre des Hydrocarbures, il convient néanmoins de noter que dans le cas de la Guinée, la différence que tente de pointer le président Alpha Condé, avec les pays voisins est également imputable à la dépréciation du franc guinéen. En effet, il y a 5 ans, soit précisément le 25 mars 2016, la parité entre le CFA et le franc guinéen était de 1 FCFA pour 12,76 GNF. Rapportée aux prix pratiqués aujourd’hui au Sénégal et en Côte d’Ivoire, elle donnerait respectivement 9 889 GNF et 7 656 GNF. Voilà qui nuance un peu le parallèle simpliste du président de la République.