Depuis l’indépendance, la Guinée n’a connu ni guerre, ni paix. Parce que les Guinéens ont toujours connu des régimes répressifs. De Sekou Touré à nos jours, les forces de défense et de sécurité se sont toujours livrés à des assassinats, d’arrestations arbitraires, des tortures, bref des violations des droits humains. Même si les différents gouvernements se sont toujours livrés à des négations de ces actes, d’où l’impunité garantie. Mais comme les faits sont palpables, les membres des ONG de défense des droits humains, les acteurs de la société civile et autres personnes indépendantes sont d’accord, les violations des droits humains sont flagrantes en Guinée. Le cas de l’assassinat de deux gamins à Kouroussa en est illustratif.

Mamady Kaba, président de la Ligue des Droits et de la Démocratie en Afrique (LIDDA) a indiqué que la situation des droits de l’Homme en Guinée est préoccupante. « Cela se justifie un peu par les récents rapports qui ont été publiés sur la situation des droits de l’Homme par les ONG internationales comme Amnesty International, Human Rigth Watch et le rapport publié récemment par le département d’Etat Américain, qui a constaté assez de violation des droits de l’Homme. Ce qui fait que nous sommes à même de dire que le chemin parcouru, les efforts fournis par la Guinée pour juguler les violations des droits de l’Homme n’ont pas porté fruit. Ce qui nous permet de dire que notre pays a besoin de fournir beaucoup plus d’efforts. Il faut assurer l’indépendance des institutions qui travaillent pour les droits humains, l’indépendance en matière de ressources humaines, indépendance financière, l’instauration d’un climat paisible pacifique notamment la mise en place d’un cadre de dialogue franc et sincère avec l’opposition et la société civile. Cela pourrait nous permettre de faire un pas de géant dans la protection et la promotion des droits humains »

Selon lui, la question des droits de l’Homme en Guinée a une longue histoire. C’est même devenu une tradition, les violations des droits de l’Homme, elles sont devenues pratiquement culturelles. « Vous voyez les populations s’accommodent avec les violations qu’avec le respect des principes des droits humains. Ce qui nous permet de dire que les efforts à fournir sont assez importants et c’est maintenant qu’il faut commencer à y travailler ».

Pour Mamadi Kaba, les assassinats répétés des citoyens est la conséquence de l’impunité garantie aux criminels. « Tant qu’on ne retrouve pas les criminels et les punir conformément à nos lois, quel que soit leur statut, quel que soit leur appartenance, je pense qu’on n’arrivera jamais à réduire les violences pendant les manifestations. Parce que l’impunité est un tero fertile à la récidive, les mêmes personnes commettent les mêmes crimes et rien n’est fait. »

Ibn Adama