Pour, dit-il, lutter contre les fléaux et les calamités naturelles que connaît le bled, le secrétariat gênant des Affres religieuses a demandé aux guinéens musulmans d’organiser des prières ce vendredi, 21 mai et faire des sacrifices. Ils devraient surtout donner une boite de lait Gloria, un sachet de lait en poudre, un kilogramme de riz et le « Fankadama » (mélange hétérogène d’aliments non cuits). Les chrétiens, eux, sont priés d’organiser des actions de grâce le 23 mai. Cette demande a surpris plus d’un, vu que ces pratiques ne sont pas autorisées chez les musulmans. Les Guinéens n’ont d’ailleurs pas évité de la tourner en dérision sur la toile. Mais le tollé suscité par cette sortie du Secrétaire gênant des affres religieuses, Aly Jamal Bangoura, est loin de retomber. Bien de mollahs contestent la note circulaire: «Les sacrifices qu’ils ont cités, je ne les ai jamais vus, ni dans le saint coran ni dans les hadiths authentiques du Prophète Mohamed. Dans la religion musulmane, il n’est, à aucun moment, permis de faire ces genres de sacrifices. Le sacrifice est recommandé par la religion, mais pas de cette sorte. Tout croyant peut donner volontairement un sacrifice. Mais ce que dit le Secrétariat des Affaires religieuses n’est pas de l’islam, parce que cela n’a de référence ni dans le coran ni dans les hadiths. Le croyant ne doit rien faire en islam sans avoir une référence», explique Oustaz Ramadan Bah, imam au quartier Koloma, dans la commune de Ratoma.

Des voix montent pour demander le limogeage du Secrétaire gênant des Affaires religieuses. Oustaz Ramadan argue que la vocation de l’islam n’est pas de combattre les chefs : «Il est du devoir de tout citoyen, notamment les croyants, de défendre la nation, surtout en période de calamité. Donc, c’est un devoir pour nous citoyens de faire des prières, des invocations pour implorer Dieu et bénir pour son pays, qu’on soit de l’opposition ou du pouvoir. Et l’islam ne combat pas l’autorité, sauf si l’autorité demande de désobéir aux lois divines. C’est à cette seule condition qu’il est permis de rappeler l’autorité à l’ordre».

Yacine Diallo